Une clôture à la mesure de la semaine. Le Marché des arts du spectacle d’Abidjan (MASA) s’est achevé samedi dernier au cours d’une cérémonie courue au palais de la culture de Treichville. Satisfaction pour le ministre ivoirien de la Culture et de la Francophonie, Maurice Kouakou Bandaman, mais aussi pour le Pr. Yacouba Konaté, directeur général du MASA, et Youma Fall, directrice diversité et développement culturels à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
En tirant un trait sur sept jours de manifestations culturelles pleines d’enthousiasme, sous le thème : « Quels modèles économiques pour les arts de la scène ? », les organisateurs du MASA ont dressé un bilan de cette 10e édition, tout en relevant quelques défis futurs. Car le MASA, c’est 80% de financements à la charge de l’Etat ivoirien.
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« Un peu plus de collaboration de la part d’Organisations économiques internationales et sous-régionales, mais aussi une liberté de circulation pour les artistes africains et une parité dans les déplacements des artistes africains et occidentaux », sont les principales doléances faites par le ministre ivoirien de la Culture.
En marge de la cérémonie, la Malienne Aminata Coulibaly a reçu le Prix Ismaël Diaby du jeune technicien remis par la Francophonie, et bénéficiera d’une formation en Belgique. « Il est important que nous ayons de bons techniciens pour de bons spectacles », a souligné Youma Fall de l’OIF.
Du 10 au 17 mars, près de 2000 festivaliers originaires de 65 pays dans le monde ont investi la capitale ivoirienne, dans la perspective de faire vibrer cette grosse machine culturelle. 25 ans que le MASA dure et résiste aux « tueuses » de rassemblement culturel d’envergure, au rang desquelles le temps, les difficultés financières, la baisse d’ambition.
Quand ses pères fondateurs l’ont mis sur pied en 1993, le MASA, alors Marché des arts du spectacle africain, nourrissait de grands projets qui n’ont pas fini de grandir avec les années. 25 ans plus tard, il est toujours debout. L’Etat de Côte d’Ivoire et le district d’Abidjan lui font confiance, comme des partenaires de poids à l’image de l’OIF.
Le MASA 2018 a été marqué par ce changement de dénomination, annoncé pour signifier le tournant décisif que prend cet événement à la renommée internationale. Entre musique, slam, conte, danse, théâtre, humour, marionnettes, cirque et mode, le marché du spectacle a livré une démonstration pendant une semaine, bien appuyé par tous ces « festivals dans le festival ».
Des rencontres gravitant autour du MASA, à l’exemple de l’Escale Bantoo (scène ouverte aux artistes d’Afrique centrale) et des causeries professionnelles, mettant en relation les artistes avec des diffuseurs, des tourneurs et des promoteurs de spectacles. De quoi faire vivre la culture africaine en attendant la 11e édition de cette biennale en 2020.