Vakoté Yama, peux-tu présenter à nos lecteurs ton nouvel album ?
« Mi tammi no » est mon 3e album comportant 10 titres en foulfouldé et en francais aux styles variés à l’image de mon univers musical. Il est sorti en Norvège et sur toutes les plates formes numériques le 7 décembre 2016. C’est une production assez lourde et beaucoup plus acoustique réalisée à Antsirabé à Madagascar avec une équipe de musiciens malgaches professionnels, les « Mpamanga ». C’est le fruit d’une collaboration avec le célèbre musicien Norvégien Bjørn Eidsvåg. Il a écrit les morceaux et composé les mélodies que j’ai traduites et réarrangé à mon goût tout en ré-contextualisant les textes. Tout le processus était une très belle expérience enrichissante et je remercie d’ailleurs tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cet album.
Quelles sont les thématiques abordées dans ce deuxième album?
Les thématiques principales de cet album tournent autour de l’amour en général, de l’espoir, du terrorisme, de l’immigration, de la xénophobie, du cynisme de l’occident face aux victimes des guerres, de l’extrémisme religieux, de la prolifération de faux hommes de Dieu et escrocs, et comme dans mes albums précédents, de la prise de conscience de l’Afrique qui semble toujours se sous-estimer malgré ses richesses et ses ressources tant humaines que matérielles.
Quels sont les intervenants présents dans album?
Tous les textes de l’album ont été écrits par Bjørn Eidsvåg à l’exception de «Mi tammi no», écrit par Erik Hillestad. Aux claviers, mélodica et vahila (harpe malgache): Toky Ar, à la guitare basse : Zix Mpamanga, à la guitare: Jacquis Ralph, à la batterie et aux percussions: Bema carter, au saxophone: Ra-Solofo, aux chœurs: Bema Carter et Toky Ar. Sur le morceau «Nassara», Samy Lingomba de Ngaoundéré a fait les guitares et Eric Christian Dallé de Lyon a fait la guitare basse. Toky Ar m’a assisté dans les arrangements et a assuré l’enregistrement, le mixage et le mastering au studio «Lovasoa Sound» à Antsirabé-Madagascar
Quelle orientation artistique as-tu donné à ce projet?
Pour cet album j’ai voulu interpeller le public scandinave car, je me suis rendu compte que mon public ici en Norvège était composé à 70% d’africains et de sud-américains. Pour donc toucher les autochtones, j’ai introduit Bjørn Eidsvåg qui est une icône, un poids lourd de la musique norvégienne et qui a écrit 9 des 10 morceaux que compte l’album ainsi que Erik Hillestad qui est une plume d’or de l’écriture de textes en norvège. Ce dernier a écrit le morceau «Nassara».
J’ai traduit leurs textes en foulfouldé et en Français pour garder mon intégrité. Pour donner une couleur différente et variée à l’album, j’ai choisi d’utiliser des musiciens et arrangeurs non norvégiens et puisque j’étais installé au moment opportun à Madagascar, c’était donc naturel pour moi d’utiliser les musiciens malgaches. Cette orientation m’a donné raison car je suis plus que jamais sollicité par les médias norvégiens et mes spectacles sont du coup bourrés de norvégiens.
En quoi cet album est-il différent du précédent et qu’est ce qui fait sa particularité?
« Samira » est le premier album et peut être le plus connu au Cameroun, suivi de « Finu », un peu plus nostalgique mais peut être passé un peu inaperçu. « Mi tammi no » est une œuvre de maturité. Une merveilleuse collaboration interculturelle Cameroun-Norvège-Madagascar qui prouve que la culture unit les peuples et que la musique est un langage universel. Les thèmes de l’album sont très engagés et d’actualité.
Il a moins de programmations et beaucoup plus de guitares. L’ambiance en studio était très positive, ceci venait peut être du fait que j’ai appris à connaitre les musiciens suite aux multiples concerts live réalisés à Madagascar, en marge de l’enregistrement. Tous ces détails parmi tant d’autres font sans doute la particularité de cet album.
Pour que cet album ne passe pas inaperçu comme le précédent, qu’est ce qui est prévu dans le cadre de sa promotion?
Pour le moment la promo proprement dite n’a été lancée qu’en Norvège. Les points de presse, les interviews, les passages radio et télé, les concerts du nord au sud du pays sont en cours. La promo au Cameroun sera lancée au courant de l’année.
Nous sommes conscients des attentes du public et nous nous battons pour trouver un moyen digne de promo afin de ne pas trahir ces attentes. Il nous faut de bons partenaires et des sponsors sur place. Je remercie l’Œil du sahel pour cette interview qui est plus qu’une promo pour moi et pour tout le travail que vous abattez pour la culture de la partie septentrionale.