Culture of Tuesday, 20 September 2016

Source: voilamoi.over-blog.com

Mic Monsta, le rappeur qu’on compare à Kendrick Lamar

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D’entrée de jeu je dois préciser que l’identification du Rappeur Mic Monsta à Kendrick lamar est plus physionomique, notamment au niveau de l’apparence et du timbre vocal.

Aussi il faut dire ressembler à un autre artiste n’est pas une fin mais plus un atout. L’important c’est de se démarquer et rester authentique.

Le rap anglophone ces derniers temps au Cameroun sort de ses cocons et au-delà des mainstream tels que Jovi ou stanley, on a une offre de plus en plus considérable. Mic monsta fait partie de ceux-là.

"Fear"

C’est par son titre « Fear » que ce jeune rappeur de Kumba a fait son entrée dans le game cette année. Bien sûr ce n’est pas son premier titre. Rap – égotrip – représent et surtout coloré à l’africaine.

C’est une association musicale entre Trap et cadence traditionnelle du nord-ouest Cameroun qui compose son beat. Ce qui fait une double sensation qu’on peut cataloguer d’African rap modern. Un arrangement assez réussi.

D’expression pidgin roots et authentique, c’est dans son style et son discours que réside son originalité. Sa plume est étalée entre punchlines (D’après ceux qui comprennent la langue) et codes inspirés de la culture locale.

Le flow est kamer, le ton kwatta style, la performance de Mic monsta dans « Fear » montre une influence du Rap Naija notamment Phyno et MI. Des interjections telles « yeba », « yeuch ».

Des rimes avec des mots et expressions locales … Nyongo, tongo, moulongo, Miondo, bekongo.

« Anything I do, you get to fear, I be na man wey you get to fear, swagg wey i carry na to fear, topo for fear… ». En somme « Faites attention à moi ».



"Kwatta state of Mind"

Un autre single de Mic Monsta c’est le titre « Kwatta state of Mind », plus poetique et plus profond. Dans le clip fait en Noir et blanc, c’est un adoslecent de 13 ans environ qui prend le personnage du rappeur s’exprimant en rappant son texte. Le son parle de la réalité d’un jeune de quartier entre déboires et débrouilles.

« Woukop for the chap na witi faim, onle ndjoka last nigth… But all that jon so turning for pisse pisse, onle mouskito, man no fee sleep» cad « Debout le matin avec la famine ayant fêté la nuit derniere, mais toute cette boisson finit en urines. Excès de moustiques, on n’arrive pas à dormir ».

Sa plume raconte aussi les difficultés et le quotidien de ses pères : « some répé joss di yan, how pays don spoil cause of boko haram, ... Today you no fee tchop with 500 francs ».

Quant à l’écriture de ce morceau, elle est très cinématographique et révèle une double expression autant artistique de culturelle. Un des atouts forts du storyteller. « Kwatta state of mine » est une forme de ghetto expression à la Camerounaise.

En observant l’ensemble des musiques rap proposés aujourd’hui au Cameroun, on peut classer les performances de Mic Monsta parmi les meilleures surtout lorsqu’on considère les critères qualité, authenticité, contenu lyrical et musique.

Même si son désavantage réside au niveau de son code de discours, car le pidgin roots n’est pas aussi facile que le pidgin de masse (Masse en majorité francophone) qui est le plus causé au Cameroun.

Aussi, je pense qu’il devrait essayer de détacher du personnage « Kendrick Lamar » à qui on le réfère, c’est bon pour se faire remarquer, mais entravant pour une carrière.

Toutefois, ça reste du bon, gardez un œil sur lui



Et pour ceux qui ne connaissent pas Kendrick Lamar; écoutez "Alright" de l'artiste!!!