Merlin T. avait prétexté d'une réunion pour ne pas avoir à ramener son épouse lundi soir, mais en raison d'un gros embouteillage, leurs chemins se sont croisés...

Béatrice T. 41 ans, propriétaire d'une boutique au Marché central, a pris l'habitude d'y être déposée chaque matin par son mari Merlin, 52 ans, cadre d'entreprise. L'époux venait également la chercher en fin de journée, pour le retour au domicile conjugal sis au quartier Ndogpassi II, lieu-dit « Entrée Bon Blanc » Cette routine de plusieurs années a été en partie rompue depuis environ un mois: Merlin déposait toujours son épouse au marché le matin, mais ses programmes semblaient s'être compliqués pour ce qui est du retour: réunion sur réunion....

Lundi dernier, le nouveau scénario a pris forme. Béatrice appelle son mari. et ce dernier explique qu'il doit rester au bureau, en raison d'une réunion de préparation du départ à la retraite d'un collègue. Madame va donc se débrouiller pour rentrer. Mais après un premier trajet à moto qui lui permet d'arriver à Ndokoti, Béatrice T. tombe sur un bouchon de taille. La circulation est au ralenti dans ce carrefour tristement célèbre pour ses épisodes de congestion. D'après ce que la commerçante dira plus tard dans sa déposition, elle va attendre près de deux heures avant de trouver une moto pour Ndogpassi II. Il est alors presque 20h.

Sur ce dernier tronçon de son chemin retour, pendant que la moto roule dans Logbaba, elle aperçoit un 4x4 de marque et de couleur identiques à celles de son mari. Le véhicule est garé dans un coin, et Béatrice pense à une panne. Pour en avoir le cœur net, elle demande au conducteur de moto de s'arrêter. Plus près, elle reconnaît l'immatriculation. Passée devant le vé- hicule, la dame a un choc: son mari est assis derrière le volant, et côté passager, c'est une passagère. Les deux ne la voient pas: Ils ont les yeux fermés et les bouches plus que rap- prochées.

Béatrice ne dit rien, mais avise un objet contondant-la déposition de la gendarmerie parle d'un demi-chevron. Et porte un coup violent sur le pare- brise. Les amourachés de l'intérieur sur sautent. Surprise. Puis panique : ils sortent chacun de son côté et prennent la fuite. Béatrice reste concentrée sur son œuvre de «tôlerie » improvisée. Elle s'en prend à la lunette arrière, puis aux vitres des portières, avant de concasser le capot. Le superviseur d'une société de gardiennage, témoin de la scène depuis le début, a appelé la gendarmerie. C'est à l'arrivée des hommes en tenue que Merlin va sortir de sa cachette, un kiosque à paris installé dans les parages. L'autre fille est introuvable. Les époux seront embarqués, et le véhicule remorqué pour la brigade.