Culture of Friday, 22 July 2016

Source: cameroon-info.net

Obsèques de Nzié : Mise à l’écart des artistes,Ngoye Jeca dénonce

Ngoye Jeca,guitariste-chanteur Ngoye Jeca,guitariste-chanteur

Tout le monde n’est content de l’organisation des obsèques d’Anne Marie Nzie. La mise en bière de l’icône de la chanson camerounaise a attiré du beau monde le 21 juillet 2016 à la morgue de l’Hôpital central de Yaoundé.

La Nouvelle Expression (LNE) cite entre autres ministres présents «Narcisse Mouelle Kombi de la Culture, d’André Mama Fouda de la Santé, de Grégoire Owona du Travail et de la sécurité sociale, de Jacques Fame Ndongo de l’Enseignement supérieur, de Mounouna Foutsou de la Jeunesse, ou même Jean Paul Tsila, le Préfet du Département du Mfoundi».

Le journal indique en plus que le parti de Paul Biya, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), s’est même empressé de dépêcher une délégation auxdites obsèques. Il y a aussi les artistes, mais ils sont logés à mauvaise enseigne. C’est du moins l’avis de Ngoye Jeca.

Le guitariste-chanteur dénonce la mise à l’écart des artistes dans l’organisation des adieux à celle qui a inspiré plus d’une génération. Approché par LNE pour faire son témoignage, il déclare: «Malheureusement, il y a de la récupération politique, on ne nous laisse pas, nous les artistes, organiser ses obsèques. C’est les hommes politiques qui sont à l’œuvre», regrette l’auteur d’«Allez les Lions».

Une situation qui n’empêche pas Ngoye Jeca de rendre un dernier hommage à la défunte. «Ce que je retiens d’elle, c’est que c’est une maman qui avait toujours le sourire. Elle n’avait pas sa langue dans la poche, elle était vraie dans tout ce qu’elle disait. Elle disait qu’on lui donne tout ce qu’on pouvait de son vivant, et non venir décorer son corps. Je retiens cette franchise d’elle», dit-il.

De son côté, Ekambi Brillant «espère que le Cameroun aura encore une dame comme elle. Mais, elle est irremplaçable. Elle aimait beaucoup notre métier, la musique, et avait tout donné pour ça. Moi, je pense qu’elle est un exemple pour les artistes, c’est-à-dire qu’il faut aimer ce qu’on fait jusqu’au bout. Plus d’un demi-siècle, c’est beaucoup. Je suis éploré, mais, je supporte. On ne va jamais l’oublier».

Eko Roosvelt de son côté se souvient des derniers moments passés avec Anne Marie Nzie. «On s’est vus pour la dernière fois à mon concert. Le dernier à l’occasion de la célébration de mes 50 ans de carrière en novembre passé. Je l’avais invité chanter et elle a chanté avec beaucoup de difficultés. Mais elle était là, présente. Cette image-là, je la garderai toujours, et elle va se perpétrer».