Culture of Sunday, 11 February 2018

Source: 237online.com

Origines de la fête de la jeunesse au Cameroun: ce que vous ne saviez pas

Fête de la jeunesse Fête de la jeunesse

Tout serait parti du rattachement de la zone anglophone à celle de la zone francophone à l’issue du référendum du 11 février 1961. Pour ne pas oublier les sacrifices consentis pendant ce ralliement, le président Ahmadou Ahidjo choisit le 11 février comme date de fête de la jeunesse.

Revenons un tout petit peu en arrière. Nous sommes en 1920 lorsque le Cameroun qui est sous la protection des allemands perd ce statut. Après le départ forcé de ces derniers, il est mis sous mandat international. Pour l’aider dans son émancipation, la société des nations confie cette tâche à la France qui va prendre une grande partie du territoire et l’Angleterre le reste du territoire. Dans la partie anglaise ont retrouve deux autres parties qui sont administrées depuis un poste régional du Nigeria Britannique, il s’agit de la partie méridionale et septentrionale.

Dans la partie française les choses vont plus ou moins bien, le président Ahidjo est aux affaires et doit faire face aux revendications de certains partis de l’opposition à l’instar de l’Union des populations du Cameroun (Upc). Avec l’aide de l’administration française, il sort le Cameroun de la tutelle de la société des nations qui va devenir plus tard l’Organisation des nations unies, nous sommes là, au mois de mars 1959.

C’est ainsi que sortie de cette tutelle, il lance le processus d’indépendance du pays malgré la farouche opposition de l’Union des populations du Cameroun, qui va être interdit au Cameroun. Le 1er janvier 1960 le Cameroun devient donc indépendant. Ayant à cœur d’unifier la partie francophone à la partie anglophone, le président Ahidjo organise la célèbre conférence de Foumban, avec tous ses dits et ses non dits. Pendant le référendum qui a eu lieu les 11 et 12 février 1961, le Cameroun septentrional va aller du coté nigérian et le Cameroun méridional va accepter rejoindre le Cameroun francophone déjà indépendant.

Plusieurs thèses s’opposent sur les conditions de déclaration du 11 février comme fête de la jeunesse. La première soutiendrait que le président Ahidjo aurait voulu que les deux Cameroun anglophones se rattachent à celui du Cameroun francophone, or la perte du Cameroun septentrional ou le Northern Cameroon britannique au profit du Nigeria est considéré comme un deuil national. Pour ne pas oublier ce moment dit douloureux, il décide de la changer en une période festive, c’est ainsi que le 11 février est choisi comme fête de la jeunesse au Cameroun. Soit six après le référendum, c’est à dire en 1966.

Une seconde thèse soutiendrait que la fête de la jeunesse serait liée à l’arrivée des autorités israéliennes qui répondaient ainsi favorablement à l’invitation du jeune Etat camerounais qui venait d’accéder à son indépendance. Rappelons tout de même que l’Israël est le premier Etat qui a soutenu le Cameroun au lendemain de son indépendance. De cette visite diplomatique, dit t-on serait née la fête de la jeunesse. Avant la fête était célébrée durant tout un moi, mais au niveau économique l’Etat perdait plus, plus tard on la ramena à une semaine.

La première édition de la fête de la jeunesse a eu lieu le 11 février 1966 sous la direction du ministre de la jeunesse de l’époque Félix Tonye Mbock, avec pour thème » Jeunesse et prise de conscience« . Et c’est à partir de cet instant que la jeunesse considérée de fer de lance de la nation, a éte invitée à prendre à coeur la lourde mission qui la revenait; celle de construire un pays unit, dynamique et de paix. Mais cinquante deux ans plus tard, la même exhortation reste d’actualité et le rituel est toujours le même avec un thème central comme cette année 2018 qui est: « Jeunesse, Multiculturalisme, paix et unité nationale ».