Qu’est ce que la culture ? Ce terme aux 160 définitions. L’homme est-il apparu avant elle ? Qu’y a-t-il au dessus de la culture ? Trois questions aux allures du paradoxe de l’œuf et de la poule, auxquelles Paul Abouna apporte des réponses scientifiques, parfois bouleversantes, dans son plus récent livre intitulé « La naissance, l’histoire et le développement de la culture : pré-culture, culture et post-culture ».
Là où on a parfois cru les débats clos, des auteurs comme Levi Strauss ou Lucien Malso ont affirmé que l’on ne saurait parler de l’homme sans parler de sa culture. Paul Abouna, qui définit la culture comme les solutions élaborées par les communautés humaines pour résoudre leurs problèmes, arrive avec une position contraire. Pour lui, il y a bel et bien eu une période où l’homme a existé sans culture.
Époque que l’anthropologue situe dans le paléolithique, période antérieure à la vie en société, où les individus, à l’état de nature, présentaient les caractéristiques d’un mode de satisfaction des besoins humains orienté vers la pré-culture.
L’auteur insiste surtout sur la post-culture, qu’il définit comme « tout mécanisme de satisfaction des besoins humains non naturels et hors de la portée de l’homme ». Il estime ainsi qu’il existe une post-culture, marquée par des interventions divines pour aider l’homme.
Paul Abuna justifie sa thèse avec des arguments scientifiques, mais aussi avec notamment une démonstration basée sur la religion chrétienne, et plus précisément la Bible, en tant que sédiment de la civilisation judéo chrétienne, vieille de trois millénaires et forte aujourd’hui d’une communauté de 2,2 milliards d’individus.
Il y passe en revue des dizaines de miracles, pour remarquer entre autres, deux cas de figures : un Dieu de la Bible, terrestre, engagé et un Dieu de l’église, céleste, non engagé, pour relever l’impuissance de l’Eglise, aujourd’hui, à résoudre les problèmes des hommes comme autrefois, selon les écrits. D’où la double interrogation de l’auteur : pourquoi la culture est-elle inapte aujourd’hui ? Et pourquoi post-culture ne la supplée-t-elle plus ?
Des préoccupations que ne partagent pas toujours le commun des mortels et qui relève d’une certaine érudition. D’ailleurs, l’ouvrage est préfacé par Jacques Fame Ndongo, le ministre de l’Enseignement supérieur et postfacé par le Pr Bonji Edjenguèlè.