Culture of Saturday, 3 June 2017

Source: musiquesattitude.com

Petit détour dans Macase

Le groupe Macase Le groupe Macase

Ce groupe qui est devenu au fil des années une pépinière de talents qui sait laisse son emprunte dans le paysage musical et culturel camerounais. Entre départs et arrivées Macase fait sa mue et résiste au temps tout en gardant le cap du succès.

Que devient Macase ?

Le groupe Macase n’a pas changé, c’est toujours des passionnés de musique qui se mettent ensemble autour d’un projet. Il y a 21 ans nous étions une bande de copains de l’université qui se sont retrouve sur la véranda pour faire de la musique. Ce n’était pas notre ambition de devenir des artistes c’était juste pour s’amuser pendant les vacances. Les enfants ont grandi et sont devenus des hommes et les ambitions ont changé.

Nous avons commencé à aller plus loin donc la vision est devenue plus grande. Certains ont quitté le groupe pour aller se construire une case ailleurs. La case est toujours restée ouverte et ceux qui étaient en périphérie sont finalement entres. Depuis l’aventure se poursuit.

Pourquoi ce nom Macase ?

Pour signifier l’union. La case est la maison africaine par excellence. La différence entre une case et une maison est la même qui existe entre une femme et une épouse. L’épouse est le côté le plus abouti du mariage alors que la femme c’est la personne que l’on a épouse. Un homme ne dira jamais j’ai tapé ma femme, mais il dira je vais vous présenter mon épouse ou mon épouse va vous recevoir. Le mot épouse a un cote plus noble. La case c’est l’endroit où l’africain quelqu’un qu’il aime. Il vous dira je vous souhaite la bienvenue dans ma case. La case est un endroit de partage ou vous vous sentez chez vous. Dans la case vous vous enrichissez et vous enrichissez les habitants de la case.

Et votre musique ?

Nous avons voulu faire une musique qui, à l’écoute, si quelqu’un voulait se lancer dans une carrière d’artiste il aurait dit « tiens je veux faire une musique comme celle de Macase ». Que notre chanson soit proche de l’auditoire. Que chaque personne qui écoute cette chanson et les sujets que nous abordons se dise l’histoire dont on parle c’est la mienne.

Les nouveaux visages de la case ?

Il s’agit de personnes très talentueuses et humbles. Chaque personne qui a rejoint ce groupe est au top dans leur carrière. On fonctionne à l’affectif. Par exemple le percussionniste a apporté une touche nouvelle d’ancrage à la tradition. Les deux chanteuses ont emmené la fougue de la jeunesse dans tout ce que nous faisons. C’est un savant dosage des générations. Actuellement nous sommes 7 à former ce groupe.

Vos relations avec les anciens membres du groupe ?

Les départs de Macase doivent être cités en exemple pour ceux qui font la musique. Pour dire aux autres « regardez comment les gens peuvent se séparer, s’aimer fort et se suivre ». Que ce soit Henrie Okala, Ruben Binam, Blick Bassi ou Corry Denguemo, ils se revendiquent toujours de Macase. L’année passée quand le chef de l’Etat a décoré le groupe Macase, avec la médaille du chevalier de l’ordre et de la valeur, on a appelé tout le monde et ils ont tous célébré.

Votre rythme ?

Nous faisons du Bantou Groove. Un mélange de rythmes d’origine Bantou avec la mondialisation, nous avons un brin des cultures des autres. Nous nous sommes demande ce que nous avons à donner aux autres et voilà nous avons créé ce rythme.

Les thèmes de vos chansons ?

Nous écrivons les chansons par rapport aux choses que nous rencontrons. La violence, l’amour d’un enfant. Bref c’est pour annoncer la sortie de l’album « Issie » qui signifie la réunion des anciens ou comité des sages. Dans nos traditions quand il y a un cas grave, les anciens se mettent ensemble pour trouver la solution. Si on part de ce cet exemple, le grand malade ici c’était Macase avec les départs et il a fallu que les anciens du groupe s’asseyent pour trouver la solution. Pour savoir comment on revient ? cet album aura 10 titres. Apres Tcheli et Walai ce sera Evindi qui signifie “l’homme noir » pour lui montrer ce qu’il a fait de ce que Dieu lui a donné. Après ce sera Madina pour célébrer la beauté de la femme du nord, puis pauvre veuve etc.

Quand sortira l’album ?

Nous sommes prets depuis mais c’est le marché qui ne l’est pas. Nous vendons l’album pendant nos concerts. Il n’y a pas de vrais circuits de distribution au pays donc c’est pour cela que nous avons choisi cette option.

Quelle est la difficulté du Live ?

C’est le travail. Les gars ne veulent pas travailler. L’explosion du numérique a donné la latitude a tout le monde de se prévaloir musiciens et aujourd’hui nous avons beaucoup d’aventuriers dans notre domaine. C’est l’une des tares de ce métier. L’état a démissionné et la société va dans tous les sens et tout le monde pense qu’il est musicien. Les vrais musiciens sont au second plan parce qu’ils ne font pas le Buzz.

Le Macase n’est pas un groupe du Buzz, les artistes du Buzz sortent des albums puis deux semaines après ils ne sont plus là. Quand ils voient qu’il ne fait plus le buzz ils escaladent et s’essayent dans une compétition de qui sera le plus grossier ou le plus déviant. Et ainsi peu à peu nous construisons une société pareilles à cela. Nous voulons que dans ce capharnaüm Macase soit le repère.