Culture of Monday, 27 November 2017

Source: auletch.com

Pourquoi le 'Pèlè' reste le plat préféré des camerounais ?

Une femme cuisinant le plat pèlè Une femme cuisinant le plat pèlè

1- La tchop est moins chère. Mollah il n’y a aucune comparaison à faire à ce niveau. Avec 250 FCFA tu te mets à l’aise avec «06 beignets, haricots, bouillie ». De plus quand on parle du rapport ‘qualité/prix’ Anti ! Il n’y a aucuns soucis à se faire (si ce n’est que contrôler son poids, mais c’est un détail). Par ailleurs, l’expérience prouve que le Pèlè peut te garantir 4 heures d’énergie (et donc sauter le repas de midi). Avec cette forte possibilité de se faire des économies, now tu know où bring ta go.

2- L’ambiance est récréative. Pas les visages frustrés que tu niè devant les comptoirs des boulangeries. Nooo ! Les discussions de bureau n’existent pas au pèlè. Pour s’enjailler il y a les kongossas du football (dans lesquels tu trouves TOUJOURS les éternels fans club rivaux entre CR7 et M10, comme dans le temps Drogba et Eto’o). Note d’ailleurs que les discussions peuvent avoir des remontada quand une go passe devant le pèlè ou quand un malo finit par sortir de sa cachette. Bref, les kochs et les laps s’échauffent au même rythme que les beignets dans l’huile. On attend plus que les psys pour valider notre anti dépresseur.

3- Les pass d’abonnés. Est-ce que tu as déjà yâ qu’il y a des pass abonnés pour les fidèles clients des boulangeries ? Jamais* ! Au pèlè, le principe est simple : si tu passes ta commande régulièrement et que tu te montres bon animateur dans l’ambiance, c’est que tu es parti pour avoir ton pass. On ne parle pas d’une espèce de contrat hein… noo ! Le tout est dans la confiance que tu gagnes auprès de mami makala. Il y en a qui gagnent pour eux en lavant quelques assiettes. Faut donc pas être étonné de voir certains se servirent eux-mêmes, tchop sans payer. Dors la carte, ici c’est la famille bro !

4- On ne gère pas le vèret. L’une des choses qui attire l’attention au pèlè, mais qui passe tout aussi quasi inaperçu, c’est le code vestimentaire ou le vèret. Que tu sois en costard ou en maillot de sport, pfff !! ça te regarde. Qui va te gérer ? Le moment de préféré, des joh, c’est quand les gos débarquent fraichement sans le pagne, mais avec le matelot du ménage. Ash !! Seuls les regards commentent l’affaire, jusqu’à ce qu’un lâche : « ma chérie tu es mô hein… » Imagine les éclats de rire mollah. Bref au pèlè on est free.

5- Jamais loin de la piole. L’un des principes du pèlè, c’est qu’il n’est jamais loin de la maison (du moins pas besoin de stopper un bensikineur). Ce qui fait de lui un rendez-vous matinal avec all les jeunes du kwatt. Il y en a qui site, d’autres qui s’alignent mais sachant que la piole est proche, le problème c’est qu’il est facile de se faire gratter au réveil par un atalaku du genre : « oohh !! Grand-frère, je came aussi prendre un bol? » C’est aussi ça les joies du pèlè.

Mollah, au Camer il fait beau vivre les samedi matin et on ne parle pas que des bonnes odeurs qui s’échappent du spécial menu de mami makala. Mais aussi de la fraicheur des fous rires qui te font oublier le stress en te rappelant qu’au-delà des monshung, il n’y a pas plus important que le retour aux sources. Ceci dit, n’hésite pas de faire un tour dans ces hangars ou se font de bons beignets-Haricots… Et si tu kiff, laisse nous un souvenir en image.

Légende:

tchop: nourriture/plat/Manger

kwatt: quartier

s’enjailler: s’amuser

remontada : remontée

kochs : moqueries

laps : rires

Jamain* : jamais

Macala : beignets

Vèret : vêtements

atalaku : flaterie