Le plus dur lorsqu’on est victime d’une agression sexuelle c’est de trouver la force de parler, et de bénéficier d’une oreille attentive qui ne jugera point. Sinon au pire des cas c’est le renfermement, l’envie de mettre un terme à sa vie, la culpabilité. C’est le sentiment de certaines personnes lorsqu’elles se retrouvent dans cette situation malheureuse.
Pour éviter d’être jugé par la société, elles préfèrent le mutisme au lieu d’affronter la réalité, parfois pour couvrir l’agresseur qui est souvent un membre de la famille. D’autres par contre prennent sur eux de dénoncer ces prédateurs sexuels ou deviennent la voix des sans voix comme Rochelet Ngo Iboum qui milite pour une prise en considération des victimes d’agressions sexuelles.
Le nouveau roman de Rochelet Ngo Iboum la Bouche cousue n’a point de vie est un recueil de textes non pas de fiction, mais des faits réels d’agressions sexuelles qui se sont déroulés au Cameroun. Des histoires qui ont sûrement fait la une des médias, mais qui après l’étape des émotions sont passées dans le tiroir des oubliettes. Une situation frustrante, qui pousse l’auteur a lancé un cri d’alerte à la société pour qu’elle se réveille face au silence qui entoure les cas de viols.
L’ouvrage, loin d’être une encyclopédie de profilage, a tout de même le mérite d’essayer de mettre au devant de la scène les profils d’agresseurs sexuels ou encore celles qui sont des victimes. On sera surpris de constater que ceux-ci viennent de toutes les classes sociales, des deux sexes et plus surprenant encore leur âge.
Personne n’est vraiment à l’abri d’un viol, mais en parler peut comme le fait l’auteure, permettra aux uns et aux autres de prendre en considération ce phénomène qui devient très galopant dans notre société. Ce qui va permettre de libérer la parole prisonnière des regards des autres.
Membre de l’association Savas dont elle est la fondatrice, Rochelet Ngo Iboum a fait du viol un combat dans lequel elle milite assidûment en sensibilisant le public sur les non dits de ce phénomène qui va grandissant dans nos cités. Madame Rochelet Francine, née Ngo Iboum est à son deuxième ouvrage après Fleur Brisée sorti en 2013 aux éditions Harmattan de Paris.
Aujourd’hui, elle présente Bouche cousue n’a point de vie qui rentre toujours dans le projet sur lequel elle travaille avec son association, celui d’accompagner les personnes victimes d’agressions sexuelles au Cameroun. Plusieurs casquettes à son actif pour cette jeune mère de famille, outre le fait qu’elle soit écrivaine, elle est aussi assistante de direction dans une société de la place, relectrice et biographe.
NB : Le livre Bouche cousue n’a point de vie de Rochelet Ngo Iboum sera dédicacé le 9 mars 2018 à partir de 16 heures au premier étage de l’immeuble GDS situé derrière Pharmacie Bertaud (Entre le camp Bertaud et le lycée de New-Bell)