Culture of Friday, 15 July 2016

Source: trace.tv

Sur les traces de l’artiste Charlotte Dipanda

Charlotte Dipanda Charlotte Dipanda

Le succès des trois albums, sortis depuis 2009, témoigne de l’évolution qu’a connu l’artiste précoce qui arpentait, à 15 ans, les scènes des cabarets de Douala la métropole économique

Grâce, volupté, douceur et force, font partie de la liste non exhaustive d’adjectifs qui qualifient parfaitement la voix de la grande Charlotte Dipanda. La musique de la diva camerounaise cristallise l’ensemble des influences (Soul, jazz, bikutsi, makossa) dont elle s’est inspirée pour nous livrer trois grands disques «Mispa» (titre donné en hommage à titre posthume à sa grand mère qui l’a élevé) en 2009, suivi de «Dube L’am» (ma foi en langue Douala) en 2012 et «Massa» (Monsieur en Douala) en 2016.

Mais avant l’aboutissement de ces projets ayant depuis fait date dans l’histoire de la musique camerounaise et plus globalement dans celle de la musique africaine, il y a une histoire.

Celle d’une artiste précoce et qui a 15 ans arpente déjà les scènes des cabarets des faubourgs de Douala tout en conciliant le lycée. En 2001, elle s’envole pour la France afin de poursuivre ses études à Paris au sein du prestigieux IACP (Institut Art Culture Perception) où elle apprendra le piano, le solfège et développera ses talents d’interprète.

Elle prêtera par ailleurs sa voix pour les choeurs de plusieurs mastodontes de la musique africaine tels que Lokua Kanza, Papa Wemba, Manu Dibango ou encore Rokia Traoré.

Du haut de ses 30 ans la belle est déjà adoubée par ses pairs dont son pygmalion et directeur artistique le bassiste Guy N’sangué. Ce dernier l’aida à enregistrer tous ses disques et l’incita notamment à passer d’une intention artistique initialement connotée «R&b Français» à un projet beaucoup plus ambitieux mettant en exergue ses talents d’auteure/compositrice ainsi que la culture camerounaise dans toute sa pluralité.

Oscillant allègrement, et habilement entre tradition et modernité, Charlotte Dipanda a bénéficié du soutien de nombreux artistes et pas des moindres puisqu’il s’agit de sommités telles que son compatriote Richard Bona avec qui elle partage le duo «Bondimbea» ou encore de Jacob Desvarieux sur «Wé Ndé Ndja» savant mélange de Makossa et de Zouk.

Si dans son nouvel album intitulé «Massa» sorti le 26 février 2016, Charlotte se plaît à explorer des thèmes relativement classiques tels que l’amour, les vicissitudes de la vie, ou encore les relations homme/femme elle n’hésite cependant pas à fournir également un commentaire social.

Lucide quant aux difficultés que traverse actuellement son pays (chômage endémique, crise sanitaire, problème d’éducation et terrorisme au nord du Cameroun), c’est de son timbre chaud et grave qu’elle nous conte ses espoirs avec une poésie rare.

Sa voix, son message, la richesse harmonique et la sophistication de ses arrangements en font l’une des artistes les plus écoutées sur le continent africain. L’Afrique est indubitablement un point d’ancrage, mais la force de ce dernier opus réside aussi dans sa dimension universelle où les mélodies irrésistibles nous interpellent et promettent de dépasser les frontières de l’Afrique pour conquérir le coeur et les oreilles occidentales.

L’expérience Charlotte Dipanda se vit et prend davantage son sens en live. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle «Massa» est accompagné d’un DVD live capté à la Cigale en mars 2015.

Et pour ceux qui n’auraient pas encore eu la chance de la voir dans la capitale française, qu’à cela ne tienne, la belle nous revient le 10 septembre 2016 à L’Olympia! A propos de cette fameuse date, elle dit: «C’est un rêve d’enfant, j’ai tellement écouté de musique dans cette salle!».

Au vu de sa grande expérience et des critiques dithyrambiques dont elle ne cesse de faire l’objet, on gage d’ores et déjà du succès de l’album et de la confirmation sur scène avec un concert d’anthologie! Venez découvrir sans plus tarder ce que le Cameroun a de plus beau à offrir!