Culture of Monday, 27 January 2025

Source: Le jour n°4327 du 24 janvier 2025

Tatiana Matip veut faire quelque chose avec les femmes

Leadership féminin Leadership féminin

Actrices, cinéastes, réalisatrices africaines et européennes se sont réunies le 22 janvier dans le but de partager leurs expériences et de s'aider mutuellement. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la 11e édition du festival Yahra.

C'est avec le sourire aux lèvres que Tatiana Matip, parle avec aisance de ses différentes casquettes dans le domaine du cinéma au Cameroun. Avec une expérience de 22 ans de carrière, l'actrice a su poser les jalons malgré les échecs et les défis dans ce secteur dominé par la gente masculine.

« Nous devons faire ce que nous aimons, ce qui nous passionne », dit-elle. Comme cette actrice de l'art cinématographique ; cinéastes, réalisatrices africaines et européennes se sont réunies pour partager leurs expériences, apprendre de leurs erreurs et se soutenir mutuellement comme l'a relevé Sylvie Nwet. Tour à tour, ces différentes figures du cinéma ont fait part de leurs expériences autour du thème : « Le mentorat dans le développement du leadership et entrepreneuriat féminin en Afrique ».

Brigitte Massan À Biroko, actrice camerounaise a mentionné l'amour du travail comme leitmotiv. Elle déclare : « Lorsque tu aimes un travail, il faut bien le faire. Ne mettez jamais au premier rang l'argent ; ce ne sont pas des papiers, mais ce sont des relations humaines ».

Pour Habi Touré, actrice d'origine Centrafricaine, la solidarité doit être de mise pour aller plus loin. « On ne peut pas réussir si on n'est pas correcte avec les autres. Chacune de nous a une qualité. Nous devons nous mettre ensemble », confie Carine Baclé. Pour d'autres, la nécessité d'avoir un mentor est un élément important dans sa carrière. Ornella Touemkam, entrepreneure explique : « Il est préférable de faire ce qu'on aime. Lorsqu'on est déterminé à atteindre ses objectifs, il y a nécessité d'avoir un mentor. Quelqu'un qui nous motive et de qui on s'inspire ».

Bien qu'ayant atteint leurs objectifs pour les unes et pour d'autres en début de carrière, les difficultés sont d'ordres économique et social. « Lorsqu'on est une femme actrice, on ne te respecte pas. C'est difficile pour nous de trouver un mari parce qu'on se dit qu'on est la femme de tout le monde. Personne ne nous fait confiance », s'indigne Massan À Biroko.

Une autre évoque les « droits de cuissage » qui renvoient aux relations sexuelles, « Lorsque quelqu’un décide de te suivre, il faut absolument que tu cèdes. Il faut rester intègre et ne pas se laisser faire ». Un problème que nombreuses de ces femmes soulignent. Sur le plan social, la religion a été une entrave bien que celle-ci ait été relevée. C'est le cas de Habi Touré et bien d'autres.

« En tant que musulmane, cela a été difficile pour mes parents d'accepter que je me lance dans le cinéma. C'était impensable. Mais avec le soutien de mon papa et celui de mon époux, je me suis lancée dans ce que j'aime », raconte Aïssatou Njayou.