La danse est au fil des années devenue l’élément moteur qui se greffe à des concepts selon des rythmes et pays d’origine d’artistes. On parle alors d’Azonto ghanéen, du Gweta togolais, du jazzé gabonais, du coupé-décalé ivoirien, etc.
Le Cameroun quant à lui, peine à exporter des concepts capables d’épouser l’évolution du temps en termes de danses urbaines, dont l’originalité suscite l’admiration.
On a tous connu la fièvre du « Zingué », impulsé par le duo Sergeo Polo-Njohreur dont on pouvait adapter à tout (zingué-moto, zingué-tremblé, etc).
Malheureusement, le zingué ne ferra pas long feu. Aujourd’hui, la « danse du chat mort » se veut un nouveau souffle du label Cameroun porté par Barron Scott; mieux, c’est devenu un véritable phénomène… international.
Avec justesse, cadence et technique, Barron Scott esquisse ce qu’il a appelé « la danse du chat mort » , une appellation qui susciterait le rire chez certains, ou la curiosité chez d’autres… Elle est pourtant loin d’être insensée…
Alors qu’il rentrait tranquillement chez lui, Barron Scott tombe malencontreusement sur un chat qui agonisait. Allongé sur le côté, le mammifère avait pourtant ses griffes bien en évidence et les pattes tendues, comme s’il combattait la « mort », et ses hanches donnaient l’impression d’un mouvement de va-et-vient. Très vite, le pas de danse se conçoit dans la tête du chorégraphe, et le nom est déjà tout trouvé. La position (Cf photo) en dit suffisamment.
Depuis lors, le concept est non seulement apprécié, mais adopté par toute la jeunesse comme en témoignent les vidéogrammes dans les chaines internationales. Le pas n’a donc eu aucune difficulté à s’exporter.
Localement, c’est à toutes les cérémonies qu’elle est reprise, peut importe la musique, et les artistes –notamment Tity P- n’ont pas hésité à dédier des titres à ce concept histoire de le booster à leur niveau. Ceci témoigne une fois de plus du génie de la jeunesse camerounaise, décidément très inspirée.
Démonstration : « Pour danser le Chat Mort, il suffit de prendre la position d’un chat en train de s’agripper, puis on fait des mouvements de va-et-vient avec les reins ; c’est très simple », nous explique Barron.
C’est depuis 2002 que Barron Scott danse. I s’est alors formé auprès de deux potes du groupe Extrême Fusion. Il se souvient que les débuts n’ont pas du tout été évidents et il lui aura fallu beaucoup de courage pour qu’enfin il tutoie les meilleurs et se fasse une place dans le milieu.
Ce dernier va tour à tour remporter : deux fois successivement la compétition Art de Rue organisée au Club Camtel de Yaoundé (2009-2010), Challenge Vacances édition 2011, la compétition de danse des Ecrans Noirs en 2012, sans oublier une médaille d’argent en tant que vice champion de la coupe du Cameroun organisée par la Fécadansa.
Depuis peu, il est membre fondateur du groupe de danse « Experts 237 » qu’il compose avec Nelly Christ (chorégraphe et danseur du groupe X-Maleya) et Mannequin 1er son acolyte.