Culture of Sunday, 22 April 2018

Source: auletch.com

Traditions et Légendes: les Maka sont-ils des mangeurs d’hommes ?

Les Maka appartiennent au sous-groupe Beti qu’on retrouve dans la région de l’Est Cameroun Les Maka appartiennent au sous-groupe Beti qu’on retrouve dans la région de l’Est Cameroun

Les Maka appartiendraient au groupe proto-Maka, qui est constitué des Ngoumba. Leur migration aurait débuté depuis la partie Nord du Cameroun en provenance du Soudan. Fuyant l’invasion religieuse des musulmans qui veulent les soumettre à l’Islam, ils s’installent dans la Haute Sanaga. Mais à cause des guerres tribales à répétition avec les Fang et les Bulu, ils se séparent de leurs frères Ngoumba.

Qui vont se digérer vers Kribi et Lolodorf, mais les Maka vont aller s’installer dans le Haut Nyong. Les Maka portent le même nom que leur ancêtre qui signifie en langue maternelle « une grossesse liane épineuse ». Maka a eu deux fils , ses derniers et l’un de leur cousin ont formé trois groupes ethnies Maka importants. On a les Maka Behend qui restent au centre-ville du Nyong, les Maka Mbouanz qui vivent à l’Ouest du Nyong et enfin les Maka Befep qui partage leur quotidien avec les pygmées dans la foret.

LIRE AUSSI: Le rite de divination de l’araignée chez les Bafia

L’idée selon laquelle les Maka seraient des cannibales vient du fait qu’ ils sont d’abord des guerriers dans l’âme. Ils ne supportent pas le déshonneur, encore plus l’humiliation. Pour susciter de la crainte auprès des autres peuples, ils pratiquaient les méthodes de représailles très barbares. Dans leur histoire il se raconte que, lorsqu’un un Maka était agressé par une personne d’un autre groupe ethnique, tout le monde se mobilisait pour aller réclamer vengeance.

Ils ne se limitaient pas seulement, à détruire ou encore à tuer, ils mangeaient aussi la chair humaine. Par ailleurs, lorqu’une femme Maka était battue dans son ménage, si la nouvelle parvenait à sa famille, celle-ci rendait la monnaie du préjudice, en frappant sur les autres femmes où elle était en mariage.

Pour marquer les esprits, certaines femmes étaient tuées et leur chair était consommée. Le but était de montrer aux autres, le sort qui leur serait réservé, si une éventuelle attaque était commise sur un Maka. Pendant la pénétration allemande au Cameroun, le peuple Maka avait souffert du départ de ses populations vers les chantiers de construction des chemins de fer à travers le pays, sans jamais revenir. Vexés par cette situation, ils s’en sont pris à l’administration coloniale durant six ans.

Aujourd’hui personne ne peut vérifier si cette pratique cannibale existe encore. Mais on peut penser tout humblement, qu’elle n’est plus d’actualité compte tenu de l’évolution des mentalités. Cependant on retrouve une forte communauté du peuple Maka dans la localité de Nguélemendouga. Ils sont réunis autour d’une grande chefferie composée de deux familles : les Ayong Yerap et les Ebessep. Les premiers sont dans les villages de Kagnol, Ngoap, Zoumé et entre l’axe Nguélemendouga-Abong-Mbang, qui va devenir plus tard une unité administrative dont le chef- lieu est Mboma. Les deuxièmes quant à eux sont dans les villages Kouambang, Bika, Djende. Ils sont limitrophes au village Kouambang III. Mais entre ces deux communautés, ils existent des différences qui les caractérisent.

LIRE AUSSI: Les Sawas, le peuple qui compte de grandes personnalités du Cameroun

Sur le plan culinaire les Ayong Yerap consomment le Ndengue une sorte de purée obtenue à partir du plantain mûr et non mûr, accompagne de la viande de brousse. Tandis que chez les Ebessep on consomme le couscous avec une sauce gluante. Pour enterrer leurs morts les Ayong-Yerap font des tombes rondes avec des fausses chambres à l’intérieur. Alors que les Ebessep creusent des formes carrées et rectangulaires sans fausse chambre.

Pendant leurs multiples migrations, il y a eu des mariages inter-ethnies entre le peuple Maka et les autres tribus. Cela a influencé sur leur manière de s’exprimer, ce qui fait en sorte que dans certains groupements on retrouve des expressions qui ont plusieurs significations. Les différences au niveau du peuple Maka sont tellement nombreuses, que l’on ne saurait en faire une liste complète.