Je viens en paix. Je voulais m'adresser aux hommes qui insultent et rabaissent les mères célibataires tout le temps. Être une mère célibataire est un crime, et honteux dans cette société.

On n'a plus le droit à une vie normale et heureuse, ou d'être en couple, simplement parce que nous sommes des mères célibataires. Beaucoup d'entre nous ont été victimes, on ne se sépare pas d'un homme ou d'une femme après avoir eu un enfant, sauf s'il y a un problème.

Après une séparation, on rejette toujours la faute sur la femme, en oubliant que l'homme peut être la cause. Je n'oublie pas non plus qu'il y a des femmes insupportables.

Moi, je suis une mère célibataire de 27 ans. Je suis divorcée de X il y a 2 ans, mais pas parce que j'étais mauvaise, non ! J'étais tout le temps battue. X m'avait interdit de travailler, de sortir de la maison. Même pour aller rendre visite à mes parents, c'était un problème.

J'ai perdu ma deuxième grossesse parce que X m'a battue, simplement parce que j'ai insulté sa copine, qui a eu l'audace de m'appeler. J'ai passé une semaine à l'hôpital. Après ça, j'ai décidé de quitter mon foyer.

Tout de même, ce n'était pas la première fois que je me faisais battre. Quatre ans de mariage, de tolérance, de pleurs en pensant que ça va finir, mais ça ne faisait qu'empirer.

Depuis le divorce jusqu'à ce jour, c'est moi qui paye la scolarité de mon enfant, ses besoins, côté santé et tout, je gère, sans le soutien de qui que ce soit, avec le peu que je gagne. Je travaille dans une entreprise de la place. Pas que le papa de mon enfant n'en a pas, mais au contraire, il est bien posé.

Au début de notre divorce, il m'a dit qu'il allait me laisser avec toutes les dépenses de l'enfant, voir si je vais pouvoir m'en sortir, que je finirais par venir mendier devant lui.

Je me suis fait la promesse de ne jamais l'appeler, peu importe la situation, et je l'ai tenue ma promesse. Depuis lors, si je rencontre un homme et que je lui dis que j'ai un enfant, il disparaît. Tout simplement parce que je suis mère célibataire, je ne mérite pas d'être aimée, d'être en foyer, d'être heureuse.

Sachez que nous sommes des mères, mais pas des criminels. On a besoin d'être aimées comme toutes les autres. Ou bien est-ce trop demander ?