Si les fins de mois sont parfois difficiles pour certains, il y en a qui ne connaissent pas la crise. En tout cas, statistiquement ils sont moins touchés. Qui sont ces heureux élus ? Réponse: les beaux gosses. Selon une étude publiée par deux économistes australiens, les hommes "beaux" gagneraient en moyenne 22% de plus que leurs collègues au physique moyen.
Dans une étude intitulée Unpacking the Beauty Premium (que l'on pourrait traduire par: "Décorticage de la prime à la beauté"), deux professeurs/économistes, Andrew Leigh de l'Australian National University et Jeff Borland de l'Université de Melbourne, expliquent que des différences de salaire souvent importantes existent et que le dénominateur commun de ces écarts est souvent lié à l'apparence des dits-travailleurs.
Les "moches" moins bien payés
Ainsi, les hommes au physique d'Apollon gagnent en moyenne 22% de plus que leurs camarades à l'apparence plus banale. Et ce quel que soit le corps de métier. Mais là où l'enquête va plus loin, c'est qu'elle s'est également intéressée aux travailleurs moins gâtés par la nature. Et une fois de plus, le contraste est saisissant et encore plus discriminatoire. On enregistre un salaire plus faible de 26% chez les travailleurs "moches" par rapport aux collègues au physique quelconque.
Ian Mitchell, ancien mannequin titulaire d'un diplôme d'histoire et qui travaille aujourd'hui au sein d'une société qui vend des produits cosmétiques, explique les raisons d'un tel écart dans les colonnes du Sunday Times. Pour lui, c'est avant tout une question d'image. "(La beauté) te donne de la confiance. Du coup, les gens ont tendance à plus te faire confiance". Le pouvoir, c'est l'apparence... apparemment.
Une femme belle ET intelligente ? Un mythe machiste
Si cette étude prouve qu'être beau gosse peut vous permettre de glaner quelques deniers supplémentaires, elle montre également qu'un patrimoine génétique trop généreux peut vous fermer quelques portes. Surtout quand on est une femme. L'enquête appuie fortement sur les différences de traitement entre l'homme "beau" et la femme "belle". Car les femmes dites "jolies" ne sont pas mieux payés que leurs collègues dites "normales".
"La beauté est une arme à double-tranchant pour les femmes, analyse Andrew Leigh, l'un des deux responsables de l'étude. Certaines personnes pensent que la beauté et l'intelligence sont deux choses incompatibles chez la femme. On craint qu'une femme belle soit moins productive".
Il conclut son rapport en expliquant qu'il y voit une certaine forme de "lookist" (littéralement "beautiste", un néologisme entre beauté et raciste) et qu'il espère que les entreprises changeront d'état d'esprit avec le temps.