Culture of Thursday, 3 March 2016

Source: www.kamermoov.cm

X-Trêm Fusion font un boom lors de leur tournée

Depuis bientôt un mois, on note une belle effervescence à mbeng autour de ces cinq jeunes camerounais nés et totalement branchés Danse urbaine. Ils dansent et prennent du plaisir. Sur la scène, ils enseignent, ils divertissent, ils créent, ils développent, ils éduquent, ils représentent…

Stecky, Mario, Afrik’1, Yuri et Funkaurel sont des passionnés de danse urbaine depuis des années maintenant. Ils ont fait leur preuve et la tournée européenne actuelle rehausse la qualité de leur dextérité. Ils présentent « Minkang », une réflexion posée sur cette Afrique qui s’affirme comme une partie du monde qui ne s’en laisse pas conter artistiquement. Le groupe est à la fois une belle brochette de la diversité culturelle camerounaise et très encline à s’en nourrir positivement lors de ses différentes créations. Malgré quelques ajustements dans le groupe, ils demeurent soudés pour défendre fièrement l’Afrique en miniature partout où ils vont.

On a donc dans ce groupe, Blaise Eteme Atangana aka Stecky, Michel Ateba aka AfriK’1, Alexandre Hervé Ayissi aka Yuri, Aurélien Mouafo aka Funkaurel, Éric Marius Pounde aka Mario. Tous portent fièrement les couleurs du 237 au-delà de nos frontières car hommage est rendu à tous ces géants qui œuvrent, tel de vrais artisans pour la valorisation de la danse urbaine camer. Une passion incisive, une détermination sans faille, un ou des objectifs bien fixés, le groupe X-Trem Fusion continue un chemin beau et déroule le tapis du succès à tous les lovers de cet art plus ou moins de la rue désormais puisqu’ils phagocytent des créations qui flirtent entre la danse urbaine et la danse contemporaine… Un délicieux melting pot. Comme qui dirait « ils sont dans le futur »…

Ils ont présenté leur spectacle à Rennes les 24 et 25 février pour le plaisir des nombreux spectateurs. Les X-Trem Fusion réussissent ce tour de force qui consiste à faire entrer dans le théâtre le hip-hop et la danse africaine sans les dénaturer, sans rien leur faire perdre de leur spontanéité et de la force de leurs messages contestataires.

Les pièces présentées par les jeunes camerounais est autour d’un thème central bien précis intitulé « MINKANG », totalement en phase avec leur style. Ce thème central autour duquel la pièce Minkang se développe est la racine, la source, l’origine (traduction du mot ‘minkang’ d’origine Béti du Centre du Cameroun). La Minkang est symbolisée par la calebasse qui leur colle aux basques, comme le hip-hop teinté de danse africaine vers lesquels les X-Trem Fusion reviennent toujours enrichis, grandis, sans jamais s’appesantir et encore moins s’alourdir.

Dans Minkang, le travail autour de la danse sans musique (piste chère à la danse contemporaine) est exploré, approfondi et met en exergue la musicalité propre de la danse x-trem fusionelle-même. C’est le corps du danseur qui devient instrument et la musique est créée par ses pas, sa respiration, son corps entier. La multitude de bruits que font les danseurs devient la partition sur laquelle ils dansent. Fidèle à la rue, chaque danseur est mis en avant à différents moments de la chorégraphie, le break de Stecky, le new style de Mario, le popping d’Afrik’1, Yuri et Funkaurel, puis tous se fondent en une expérimentation commune : le masque, la théâtralisation, les différents espaces créés par des jeux de lumière, le mariage de la musique classique avec le hip-hop.

Au-delà de tout, ce qui garantit à la chorégraphie Minkang sa capacité à se régénérer se trouve dans les nombreuses fenêtres que les X-Trem Fusion se sont laissées dans la composition. Tout au long de la pièce subsistent des endroits que les danseurs peuvent modifier à la faveur de ce qu’ils ressentent du public alors même qu’ils sont en train de danser, comme dans la rue. La complicité des danseurs entre eux leur permet de changer en direct le court d’un mouvement, d’une phrase, son rythme, son atmosphère. Le public n’ingurgite pas le spectacle passivement. Au contraire, il le nourrit de sa présence et de ses réactions.

En intégrant des figures ou danses africaines à leur chorégraphie, l’hommage est bel et bien rendu au continent en or, culturellement extrêmement riche. Ils greffent une particularité optimale à leur art et singularise leurs passages très acclamés. D’ailleurs, preuve en est faite à travers les ateliers de danse donnés aux whites…

Les prochaines dates des frères après plusieurs villes en France (Rennes, Dieppe, Mauron, Brest), ce sera l’Allemagne (Hambourg, Berlin, Mannheim, Cologne, Born) et la Suisse (Lausanne, Veyvey, Norvège).

Big up à X-Trem Fusion, toujours plus haut, toujours plus fort !