Chers leaders de l'opposition, forces vives, talents, compétences, citoyens favorables à l'alternance, au changement et à la réforme, pour le réveil du Cameroun, face à la machine absolue, implacable du pouvoir, qui multiplie les appels pour la candidature du président Biya, une seule démarche : le rassemblement des énergies, compétences, partis et compétences.
En l'état actuel, aucun leader de l'opposition ne peut seul affronter ce système, faire bouger les lignes, redonner l'espoir, malgré le brio, l'intelligence, les compétences, les talents des uns et des autres.
Ni Fru Ndi, ni Ndam Njoya, ni Maurice Kamto, ni l'UPC, ni Jean-Jacques Ekindi, ni Christopher Fomunyoh, ou ceux qui émergent sur la scène actuelle, ni un autre homme providentiel ne peut y faire face !
CE N'EST PAS OU PLUS L'AFFAIRE D'UN SEUL PARTI, HOMME OU GROUPE !
Bannissez vos rancœurs, exorcisons la trahison, oubliez vos ambitions en solo, sortons du confort de nos certitudes, échappez-vous du culte de vos partisans, jaillissons du cocon de nos illusions !
Ni John Fru Ndi a une responsabilité décisive : continuer à jouer le premier opposant, conserver le statut officiel ou opérer un sursaut et oser s'ouvrir.
Adamou Ndam Njoya doit revoir ses ambitions et mettre sur la table son aura pour rassembler autour d'un but quel qu'en soit la figure qui le portera.
Maurice Kamto doit mettre en profit la côte de sympathie montante pour marteler le discours et engager les démarches de rassemblement
Jean-Jacques Ekindi et tous ces cerveaux brillants doivent taire leur égo et converger vers le Mont-Cameroun.
Toutes les énergies doivent désormais se coaguler, composer, imaginer des solutions. Un travail de mise en exergue d'hommes nouveaux doit s'opérer dès maintenant.
Aucune force en singleton de la société civile ne peut parvenir à un quelconque résultat. C'est IMPOSSIBLE au Cameroun à l'heure actuelle ! Le reste ne serait qu'une douce illusion.
Le rapport de force est très défavorable. Il est temps de mettre en place les ASSISES NATIONALES DE L'ALTERNANCE où seront discutées, sous le contrôle des camerounais, les conditions d'un changement profond que tout ce brave peuple attend.
Il est temps que l'égo ne gouverne plus l'opposition, que les messes de minuit pour entrer au gouvernement ou se faire soigner ou prendre en charge par le chef de l'Etat ne soit plus une réalité, que l'alternance commence au sein de l'opposition pour donner l'exemple.
Pendant que nous écrivons et réécrivons, affolons nos claviers, dénonçons de façon rageuse, analysons de façon lucide, décryptons de façon docte, savante et logique, commentons les commentaires, faisons la fête, collons frénétiquement petites et grandes, sombrons dans la diversion du toli des secrets du Palais, dissertons et nous pâmons sur le qui peut, veut ;
Pendant que la stagnation de la pauvreté est masquée par des chiffres de magicien sur l'emploi, que le taux de mortalité infantile augmente, l'accès à l'eau et à l’électricité soient une honte nationale, que les infrastructures pour la Can 2016 pourtant reportée de juin à novembre, ne sont ni prêtes ni dignes d'un pays béni des dieux du football, lequel a attendu 45 ans pour organiser une compétition africaine majeure ;
Pendant que les écoliers vont encore, dans de nombreuses localités, à l'école sous l'arbre, grotte ou de la paille défraîchie, que les comités de développement croulent sous le poids de la charge de la démission de l'Etat y compris dans le domaine de la santé ;
Pendant que le Sénat est errant, le Conseil économique et social, inactif et inutile depuis des décennies, sans fonctionnement rationnel, trouve de l'argent pour construire un éléphant blanc, l'Assemblée nationale bloque toutes les propositions de loi de l'opposition, y compris les pétitions des députés de la majorité, est dans l'incapacité de mettre en place des commissions d'enquête, d'auditionner de façon régulière les dirigeants de l'Etat et de contrôler de manière structurée l'action gouvernementale, le scandale des gaspillages, au pays devenu malheureusement une des références en matière de corruption ;
Pendant ce temps-là, comme l'orchestre du Titanic qui jouait en plein naufrage dans la salle de bal, ils signent des motions, des lettres d'amour et des appels publiés dans un quotidien gouvernemental financé par les camerounais, pour supplier un président qui est exténué, fatigué et doit se reposer comme l'honneur lui commande de s'accrocher à un pouvoir dont il ne sait plus quoi en faire.
Pendant ce temps-là, un coup d'Etat des créatures est en cours. Il consiste à illusionner les camerounais sur des réalisations remises en cause tous les matins, des projets critiqués par des hôtes étrangers et des ministres qui changent de portefeuille. Son but nous faire croire que le président, 83 ans, le 13 février prochain, doit tenir le gouvernail jusqu'en 2035, soit dans 19 ans...!
NON ! Ils le savent tous ces hauts dignitaires, qui ont entre 70 et 80 ans, sinon plus. Ahmadou Ahidjo est parti laissant des acquis remarquables, un 5e plan quinquennal incluant le port de Kribi, le 2e pont sur le Wouri, l'aéroport de Nsimalen et ceux qui seront couverts dès ce jour par l'avion fantôme chinois, projets d'immeubles ministériels et 400 autres chantiers, dont certains abandonnés, et d'autres réalisés sous Paul Biya.
En clair, ce que le président actuel projette d'autres camerounais peuvent l'accomplir !
Ce qui n'a pas été fait en 33 ans ne peut être fait totalement en 3 jours. C'est tromper un peuple que de prétendre le contraire !
Le Cameroun doit en finir avec la Présidence à vie, le culte du chef de l'Etat, la déification de la fonction présidentielle et l'irresponsabilité présidentielle !
Le Cameroun doit en finir avec la logique d'alternance bloquée, la ligue des autorités administratives, adversaires de la liberté de réunion, de manifestation et censeurs des débats et rencontres sur l'alternance !
La jeunesse camerounaise ne doit plus avoir pour perspective, diplômes en poche, le call-box, le ben-skin, la prostitution ouverte ou déguisée, la feymania encensée !
Le Cameroun doit en finir avec les fonctionnaires milliardaires, l'enrichissement sans cause, les ministres qui fêtent leurs fortunes rapides !
Le Cameroun a besoin d’un renouvellement et d'une solidarité des générations dans tous les domaines de la vie publique !
La vie politique a besoin de respiration, d'un bol d'air, de nouveaux visages et alternatives ! LES HOMMES MÊME D'EXCEPTION SONT IMPORTANTS MAIS NUL N'EST INDISPENSABLE DANS NOTRE NATION !
Pour cela, j'en appelle à toutes les forces vives, favorables à l'alternance, au changement, au renouvellement, à la réforme à engager dès aujourd'hui un processus de rassemblement citoyen pour la rénovation de ce pays aux mille atouts, béni des dieux et qui ne demande qu'à retrouver le chemin du redressement !