Opinions of Tuesday, 7 November 2017

Auteur: jetcamer.com

35 ans du renouveau: la République des faucons

Biya lui, laisse faire certainement au nom de la sauvegarde de certains liens Biya lui, laisse faire certainement au nom de la sauvegarde de certains liens

Le séjour de Paul Biya à la magistrature a toujours été marqué par des prises d’intérêts et une gestion épicière par ceux qui accompagnent le natif de Mvomeka’a pour que celui-ci résiste. Ils ont confisqué le pays, mis à sac la République et ne sont pas prêts à lâcher le morceau.

Le président lui, laisse faire certainement au nom de la sauvegarde de certains liens

Un hebdomadaire paraissant sur la place parisienne se posait encore la question de savoir qui gouverne au Cameroun. Cela étant le résultat sûrement d’une enquête et des constats menés sur le terrain pour se rendre à l’évidence qu’une coterie avait pris le pays en otage et que des comportements et des promotions aux allures de récompenses prenaient le pas sur la méritocratie et le sens de l’honneur.

C’est au fil du temps que l’on s’est rendu compte qu’il y a avait une sorte de reproduction sociale ou de l’accaparement du pays par une clique qui a tout pris et règne sans partage. Au nom du parti au pouvoir, on pose des actes parfois ignobles sachant bien que cela ne répond à aucune norme. On pille, on égorge, on écrase sans vergogne parce que couvert par une immunité obtenue de hautes luttes et aux efforts bizarrement fournis. Ce sont les mêmes qui reviennent au gouvernement et dans la grosse machine étatique lorsque ce ne sont pas leurs proches copains et coquins.

Il s’agit à bien regarder d’anciens camarades, amis, membres de famille, congénères qui font tout pour ne céder aucun centimètre à un « non être ». C’est un véritable partage du gâteau national entre un petit groupe qui, par une alchimie ubuesque a réussi à se faire une place au soleil au nom de l’appartenance à une école ésotérique, une coterie, une filiation.

Et dans l’imagerie populaire on les présente comme les « faiseurs de rois » qui détiennent le destin des autres entre leurs mains et en décident comme ils veulent. Ce qui finit par bloquer le fonctionnement de la machine. Intouchables et mystérieux les faucons font la pluie et le beau temps. Ils sont plus puissants que le « créateur » central puisqu’on leur attribue des dons d’ubiquité du fait de leurs fidèles et suppôts introduits dans tous les services de l’administration. La consé- quence étant que plusieurs décisions et initiatives prises par les hautes autorités ont du mal à être appliquées du fait des conflits de compétence et des batailles entretenues par des clans qui s’affrontent finalement.

Durant des années et jusqu’à ce jour de célébration du 35è anniversaire de avènement de Paul Biya à la magistrature suprême, le pays a toujours baigné dans cet atmosphère infeste caractérisé par des pratiques souvent décriées par une certaine opinion. Dans « méditations de Prison » le Pr Titus Edzoa fait comprendre que le régime se nourrit du sang et que les tenants de l’appareil ne lésinent sur aucun moyen pour assouvir leurs besoins. Croulants, d’aucuns ont du mal à prendre la retraite au point de laisser leur vie en pleine fonction.

Au palais de l’unité ou dans l’arrière-pays, les faucons se recrutent et se connaissent. Dans l’imagerie populaire l’on n’hésite pas à égrener les noms de ceux qui tiennent le pays captif des réseaux et des loges.
Charles Ateba Eyene de son vivant parlait du système magico-anal qui gouvernerait. Le tribun dénonçait alors la gestion des affaires de la cité et attribuait la mal gouvernance et les déboires des populations aux dirigeants qui n’auraient de compte à rendre à personne.