Ce chiffre qui donne des sueurs froides est à l’origine de la suspension des délivrance des autorisations d’exploitation. Nous sommes au quartier Nkolmesseng, non loin du lycée à Yaoundé.
Des bouteilles de gaz sont exposées à l’extérieur des boutiques. Tout à côté un atelier de soudure tourne à plein régime. La cohabitation semble ne pas inquiéter le voisinage.
« Chacun reste dans son espace, et mène son activité », lance une couturière. Les bouteilles étalées à même le sol, sont exposées sans la moindre précaution.
A une dizaine de mètre de là, un dépôt de gaz se confond avec les habitations. Difficile de l’identifié comme tel, puisqu’aucune plaque indicative ne précise sa présence. Seule la présence d’une camionnette trahit l’importance des livraisons.
Au quartier Essos, comme dans la plupart des quartiers de la ville de Yaoundé le scénario est quasi identique. Les dépôts de gaz sont aménagés à proximité des ménages, sans le moindre dispositif sécuritaire.
Pourtant, le pire peut arriver. Comme cet incident qui est survenu le 22 novembre 2014 au quartier Etoudi à Yaoundé. Un dépôt spécialisé dans le siphonage des bouteilles de gaz domestique avait pris feu, laissant penser à l’explosion d’un dépôt de munitions. Endommageant ainsi, de nombreuses habitations environnantes.
Pour réduire les risques liés à l’exploitation des dépôts de gaz, les autorités camerounaises ont mené une enquête question de s’enquérir de l’ampleur du phénomène. Ladite enquête a permis de constater, selon Bagoutou Djembele, sous-directeur des risques industriels au ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), que « 60 à 75% des dépôts de gaz de Yaoundé sont clandestins ».
Selon lui, cette enquête est à l’origine du communiqué du Minmidt signé le 7 mai dernier, visant l’élaboration d’une nouvelle réglementation visant à garantir la sécurité de ces installations et une distribution appropriée du produit. D’où la suspension de la délivrance des autorisations d’exploitation des dépôts de vente de gaz à usage domestique.
« Il nous a été instruit de voir comment est-ce qu’on peut avoir des dépôts de gaz standards parce que nous nous sommes rendus compte que les dépôts de gaz qui explosent sont ceux qui ne sont pas conformes et non-autorisés.
De plus, ce sont des dépôts qu’on installe n’importe où », signale Bagoutou Djembele. La note du Minmidt indique par ailleurs que la suspension court jusqu’à nouvel avis. Avant de préciser que les requérants seront informés en temps opportun sur les modalités de relance de leur dossier, ainsi que les éléments de la nouvelle procédure.