Journaliste et militante acharnée dans la lutte pour les droits de l’homme Henriette Ekwe se trouve au plus mal.
La nouvelle qui nous parvient en cette veille de la nativité est pour le moins rassurante : Henriette Ekwe vient de sortir de la réanimation mais elle reste sous observation à l’hôpital général de Douala.
Elle était plongée dans l’inconscience depuis le 17 décembre suite à une opération de la tête subie dans cet établissement hospitalier. Le médecin traitant, le neurochirurgien Motah que nous avons joint s’est refusé à toute explication pour juste préciser que son « cas est vraiment préoccupant » et qu’il faut se « référer à la hiérarchie de l’hôpital » De source familiale, on indique qu’elle continue à lutter contre la mort.
Son cas nécessite un déploiement de moyens colossaux ; voire même une évacuation sanitaire. Il faut sauver Henriette. L’urgence est hautement signalée.
Que s’est il passé en Guinée ? L’accident de Bata
Huit journalistes et panelistes de la chaine de télévision Afrique Media dont Rodrigue Tchokodjeu, Henriette Ekwe, Patient Parfait Ndom, Joséphine Ndenha, Beni Christ, revenaient de la cérémonie d’ouverture du congrès extraordinaire du PDGE (Parti Democratique de Guinée Equatoriale), le parti d’Obiang Nguema le 10 novembre à Bata pour se rendre à leur lieu de résidence à Mbini, une ville voisine, lorsque la voiture qui les transportait, une Mercedes 500 les a entraîné dans la mangrove après plusieurs tonneaux.
La voiture est stoppée par la boue en plein mangrove qui mure le fleuve Mbini dont la ville porte le nom. Les journalistes sont extraits du véhicule fortement endommagé. Quelques uns s’en sortent avec de petites écorchures, pendant que d’autres sont victimes de blessures graves dont Joséphine NDenha, une côte cassée et Henriette Ekwe trois côtes fracturées.
Ils sont transportés urgemment au Centro medico La Paz de Bata, un hôpital de référence tenu par les médecins israéliens où ils sont soumis aux soins intensifs avant de regagner le Cameroun. Dans un premier temps, Henriette Ekwe a été internée au centre cardiovasculaire de Bonapriso à Douala avant d’être transportée d’urgence à l’hôpital général de la même ville quand elle a sombré dans l’inconscience..
Le rôle trouble du patron d’Afrique Media.
Rendu sur les lieux pour s’enquérir de la situation, le ministre Equato guinéen sera étonné d’apprendre que ses hôtes sont logés à Mbini à 50 km de Bata où se tient le congrès alors que leur hôtel était réservé à Bata. « Que faisiez-vous à Mbini !», s’exclame-t-il.
« Monsieur le Ministre, répond un d’eux, le Directeur nous a fait comprendre que tous les hôtels étaient occupés à Bata, c’est pour cela qu’on est venu nous loger à Mbini ».
Jusque là aucune présence, ni une assistance de Justin Tagou, le responsable de la chaîne. Les victimes apprendront que leur patron est rentré précipitamment au Cameroun apportant avec lui leurs perdiems et les abandonnant en souffrance à l’hôpital.
Dans le souci d’équilibrer l’information, nous avons joint le patron de la chaine. Il est resté à la fois fuyant et laconique. Il ne va jamais sur internet et ne connait pas camer.be. Fin de la première conversation. Deuxième tentative de joindre le DG, il est évasif « le gouvernement de la Guinée s’est occupé d’eux » Il se dit que vous les avez abandonné en Guinée ; Qu’est ce que vous appelez abandonner ? Allez faire votre travail au lieu de vous occuper des conneries. Fin de la conversation.
La scène qui s’est passé à Bata, vient démontrer le degré de cynisme dans la gestion quotidienne des journalistes et employés par les patrons des médias. Tous les jours ils subissent le martyr sans parler par peur de représailles.
On ne le dira jamais assez, c’est un cas d’école dont doivent se saisir les syndicats et l’Etat régulateur pour mettre un terme à l’esclavage dont sont l’objet les journalistes et la clochardisation à laquelle ils sont confinés.