Opinions of Friday, 12 November 2021

Auteur: BORIS BERTOLT

Affaire Amougou Belinga: révélations sur une guerre entre Ngoh Ngoh, Motaze et Alamine Mey

Amougou Belinga a incontestablement pillé les caisses de l’Etat Amougou Belinga a incontestablement pillé les caisses de l’Etat

Amougou Belinga a incontestablement pillé les caisses de l’Etat. Les chiffres jusqu’ici révélés ne constituent même pas 10% de l’étendue de ses crimes contre la fortune publique. Mais, derrière l’affaire Amougou Belinga, il y a une bataille souterraine. Celle que mène actuellement le secrétariat général de la présidence de la République à deux ministres influents du gouvernement : Alamine Ousmane Mey et Louis Paul Motaze.

Pour comprendre la situation, il est important de savoir que le ministère des Finances a une ligne appelé ligne 94 qui permet au ministre des Finances d’avoir un pouvoir discrétionnaire sur les subventions ou petits cadeaux de l’Etat ou encore pour faire sortir de l’argent pour des opérations non budgétisés. Cette mainmise sur la ligne 65 évaluée à près de 350 milliards FCFA fait de lui un homme très puissant.

Au ministère de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire, il existe également une ligne, la ligne 94 entre les mains du ministre qui lui permettent de financer les hommes d’affaires, des projets et accorder des subventions. Cette ligne est évaluée à près de 100 milliards de FCFA et est gérée de manière discrétionnaire par le ministre.

Vous verrez que ce sont ces deux lignes qui ont été utilisées dans de nombreuses circonstances pour octroyer des subventions à Amougou Belinga.

Dans sa stratégie d’affaiblir deux de ses potentiels adversaires, Ferdinand Ngoh Ngoh envisage de mettre sur pieds une nouvelle Task Force à la présidence de la République qui va gérer les lignes 94 et 65. L’affaire Amougou Belinga permet déjà de préparer l’opinion à ce projet.

Après la Task Force CAN, Task Force Covid-19, Task Force marchés publics tous pilotés depuis la présidence de la République l’on s’achemine vers une nouvelle Task Force destinée à la gestion des subventions au MINEPAT et au MINFI. Plus précisément les lignes 94 et 65.

Au final, la présidence de la République, retire progressivement aux membres du gouvernement leurs prérogatives.