Alors que le mouvement sportif national peine à se remettre des dernières élections dans les fédérations, le ministre des Sports vient encore de s’illustrer par une sortie aussi inopportune que maladroite.

« Cette correspondance est vraiment du ministre Mouelle Kombi ? » . C’est la question qu’un ami m’a posé à la lecture de la lettre signée par Narcisse Mouelle Kombi le 19 avril 2023. A travers laquelle il sollicite du club italien l’Inter de Milan, le retour du gardien camerounais André Onana en sélection nationale.

Il y a 20 jours, je lui aurais répondu qu’il s’agit d’un « poisson d’avril » . Mais il faut se rendre à l’évidence. L’agrégé de droit a réellement apposé sa signature sur le document.

Sortie inopportune

A la lecture de la production épistolaire du Minsep, on ne peut s’empêcher de s’interroger : Pourquoi maintenant ? Pourquoi la lettre au club plutôt qu’au joueur ? Mouelle Kombi est-il devenu le sélectionneur des Lions Indomptables ? Si l’Inter, par la plus grande des absurdités, mettait André Onana à sa disposition, l’imposerait-il au staff de l’équipe ? Est-ce à un ministre le rôle de régler des questions de convocation de joueurs en équipe nationale ? La sortie du patron des sports ne résiste pas à cet interrogatoire.

Sortie maladroite

Monsieur le ministre des Sports, diplomate de formation, par sa correspondance viole toutes les règles de bienséance.

D’abord, il se substitue au Président de la FECAFOOT ou à défaut au Manager-sélectionneur des Lions Indomptables.
Ensuite, il se trompe de destinataire. C’est André Onana qui a pris la décision de se mettre en retrait. C’est donc vis-à-vis de ce dernier que la démarche doit être effectuée. Le club n’ayant aucun droit de retenir un joueur qui veut se rendre disponible pour sa sélection lors des période FIFA.

Distraction

En réalité, le ministre des Sports tente de distraire l’opinion au moment où des scandales retentissants s’acculent au sein de l’administration qu’il dirige.

Les Camerounais l’attendent en effet sur la question des infrastructures de la CAN, notamment le stade d’Olembe où beaucoup d’argent a été consommé et l’infrastructure livrée seulement à moitié.

Sous son magistère, les fédérations sportives nationales sont presque toutes à l’agonie. Les rares qui fonctionnent, M. Mouelle Kombi contribue à les fragiliser. La fecavolley en est un exemple patent.

Veut-il aussi fragiliser les Lions Indomptables ? On se refuse à l'imaginer, surtout venant d'un patriote affirmé comme le ministre Mouelle Kombi.

Francis Bonga