Le dossier lié aux ennuis de l’ancien ministre nait depuis 2014, mais le président de la république prend son temps.
Selon des documents que La nouvelle expression a pu consulter, Essimi Menye aurait pu être auditionné sur l’affaire Amity bank depuis 2014. En effet, une note confidentielle du ministre de la Justice, Garde des sceaux, datée du 7 octobre 2014 et transmise au secrétaire général de la présidence de la république, fait état du souhait du ministre en charge de la Justice, de faire entendre l’ancien ministre des Finances.
Au sujet de points d’ombre qu’il constatait dans le dossier de la liquidation de cette banque. C’est que, l’ex Minfi avait signé une convention avec la Banque atlantique le 9 mai 2009, lequel prévoyait le paiement par l’Etat du Cameroun de 9 025 000 000 Fcfa «en douze semestrialités avec quatre années de différé», contre «la réception de créances douteuses de Amity bank à concurrence du même montant».
Mais alors que la convention est en cours d’application, la Banque est mise en liquidation en décembre 2013. L’on apprend des documents secrets du Minfi, que Laurent Esso s’inquiète du «sort de la convention face à cette nouvelle donne».
Surtout qu’entre temps, «l’Etat a déjà payé deux semestrialités, une de 676 531 000Fcfa et une de 684 032 500Fcfa… en contrepartie, l’Etat n’a pas reçu les créances douteuses sus-évoquées pour les faire recouvrer», mentionne la note. C’est ce que Laurent Esso souhaite savoir. Indiquant dans sa note que «des cadres du ministère des Finances interrogés déclarent tout ignorer de cet aspect du problème».
André Mama Fouda entre en scène Faux, rétorque une source proche des Finances. «Officiellement, même ceux qui ont été interrogés ne peuvent pas témoigner contre le ministre de la Justice, mais tout était clair, puisque la décision de la liquidation de la banque n’était pas celle d’Essimi Menye. Même la présidence de la République était d’accord pour avoir pris part aux réunions à propos». L’entourage de l’ancien Minader dénonce un «acharnement engagé depuis qu’il a fermé certaines portes comme celle du cabinet Atou à ceux qui le pourchassent aujourd’hui».
Entre temps, le concerné git toujours sur un lit d’hôpital, attendant la réaction du président de la République. Sa maladie change de nature. On ne parle plus d’Avc. Le magazine Jeune Afrique parle d’une hernie discale. Selon une source crédible, André Mama Fouda, le ministre de la Santé publique, a une nouvelle fois écrit au président de la République. «Il dit maintenant qu’il a trouvé huit médecins qui peuvent s’occuper de lui, l’opérer», regrette un ami du natif de Mfomakap.
Constatant que Mama Fouda veut orienter la décision du président. Sa proposition signifie que «le ministre Essimi doit être soigné ici, alors que son cas est délicat. Il risque de s’en sortir paralysé», redoute-t-il. Sinon, «ne savait-il pas au départ qu’il y avait des médecins au Cameroun capables de le soulager ?». Paul Biya, lui, continue de prendre son temps, arbitrant les camps en conflit. Comme il le fait depuis un an.