Opinions of Friday, 3 June 2022

Auteur: A. Mounde Njimbam

Affaire Glencore : voici le seul moyen pour identifier les corrompus du Cameroun

Certains employés de la SNH et de la SONARA ont perçu 7 milliards Certains employés de la SNH et de la SONARA ont perçu 7 milliards

Dans la foulée de l’engagement de l’équipe judiciaire, avec au premier rang le procureur général des Etats-Unis, Merrick Garland, de collaborer avec les autorités camerounaises afin de faire la lumière sur les pots-de-vin versés par Glencore à des cadres, dirigeants de sociétés nationales pétrolières et autorités camerounaises, Anthony Stimler, ancien trader du géant de l'extraction minière et du négoce de matières premières, s’y engage également.

Après avoir expliqué à la justice américaine comment lui et plusieurs de ses collègues avaient, pendant des années, corrompu des entreprises publiques africaines dont celles du Cameroun pour avoir accès à des cargaisons de pétrole, obtenir des contrats pétroliers, éviter des audits gouvernementaux et soudoyer des juges, il s’est dit disposé à fournir la liste des personnes concernées ainsi que les entreprises intermédiaires. Parmi celles-ci, figurent notamment des cadres et dirigeants qui ont perçu de l’argent dans les cash desk de Glencore dans la ville de Baar, contrée du canton de Zoug en Suisse, ainsi qu’à Londres auprès de la filiale anglaise de l'entreprise.

La justice américaine, suite aux dépositions d’Anthony Stimler, dispose de l’intégralité des documents relatifs aux transactions effectuées en dollars, tout comme celles qui ont transité par le système bancaire américain concernant le Cameroun.

Les autorités camerounaises, les membres du Parlement et la Commission Nationale Anti-Corruption disposent ainsi, clairement, des interlocuteurs directs permettant d’établir la chaine des responsabilités dans cette affaire.

Rappelons qu’à la suite des révélations découlant du plaider-coupable de Glencore aux Etats-Unis, Anthony Stimler et ses collègues de la multinationale anglo-suisse ont versé, entre 2007 et 2018, 21 millions de dollars ( environ 13 milliards de Fcfa ) de pots-de-vin à des cadres, dirigeants et autorités camerounaises pour un bénéfice de 67 millions de dollars ( environ 35 milliards de Fcfa ).