Opinions of Friday, 28 August 2015
Auteur: Eitel Elessa Mbassi
Ça fait un an que Me Harissou est en prison. Il n’a été entendu par le juge d’instruction que deux fois. Telles que les choses sont menées, on a l’impression que l’on n’est pas pressé de juger Me Harissou.
On a l’impression qu’on cherche encore les éléments pour lesquels on l’a placé en détention. C’est inquiétant. La notion du procès équitable commence à avoir du plomb à l’aile. Si on reproche quelque chose à Me Harissou, qu’il soit renvoyé en jugement et que les éléments qui lui sont reprochés soient étalés et présentés devant la barre et qu’on démontre comment il a voulu déstabiliser le Cameroun. Si ces éléments n’existent pas, que la Justice fasse son travail et puisse dire qu’on s’est trompé.
A quel niveau se situe la procédure judiciaire ?
Ça fait un an que Me Harissou est en prison. Il n’a été entendu par le juge d’instruction que deux fois. Telles que les choses sont menées, on a l’impression que l’on n’est pas pressé de juger Me Harissou. On a l’impression qu’on cherche encore les éléments pour lesquels on l’a placé en détention. C’est inquiétant.
La notion du procès équitable commence à avoir du plomb à l’aile. Si on reproche quelque chose à Me Harissou, qu’il soit renvoyé en jugement et que les éléments qui lui sont reprochés soient étalés et présentés devant la barre et qu’on démontre comment il a voulu déstabiliser le Cameroun. Si ces éléments n’existent pas, que la Justice fasse son travail et puisse dire qu’on s’est trompé.
On se comporte dans le dossier Harissou comme si on a affaire au plus grand voyou de la République. La loi prévoit que les auditions d’un inculpé se tiennent au cabinet du juge d’instruction qui mène l’enquête judiciaire, mais dans le cas de Me Harissou, tous les interrogatoires se sont tenus jusqu’ici à la prison principale de Yaoundé.
Même les confrontations avec les journalistes inculpés dans cette affaire ont été organisées dans le pénitencier. La possibilité ne lui est même pas donnée de se rendre au cabinet du juge d’instruction. C’est une violation de la loi.
Par ailleurs, des perquisitions ont été menées au domicile d’Aboubakar Siddiki. Il n’y a jamais eu de perquisition ni dans les bureaux de Me Harissou, ni à son domicile. Les scellés qui ont été récupérés appartiennent à Aboubakar Siddiki, le coaccusé de Me Harissou. On ne comprend pas pourquoi on veut à tout prix lier Harissou à Siddiki.
Avez-vous le sentiment qu’en dehors de Siddiki tel que vous le mentionnez, l’accusation chercherait une accointance entre Marafa et Harissou dans le processus de la déstabilisation du Cameroun qui serait orchestrée par Harissou ?
Cela ne transparait pas d’une manière claire, en tout cas ce serait grossier, mais le seul fait de lui poser des questions sur la fortune de Marafa est assez vicieux. On lui demande presque de violer le secret professionnel, car un notaire a pour vocation de gérer les fortunes de certains citoyens.
Me Harissou est l’un des notaires que compte le septentrion, il est évident que la gestion de certains dossiers des élites du grand-Nord lui incombe. Mais est-ce que s’occuper de la fortune d’un détenu qui fait l’objet de poursuites judiciaires constitue un délit ? Il me semble que non. A moins que l’accusation nous prouve le contraire. Mon client a l’impression qu’il paie le prix de son amitié avec Marafa Hamidou Yaya.