L'engagement du sommet de l'État qui devrait déboucher sur des suites administratives, politiques et judiciaires vise à faire en sorte qu'elle ne rentre pas dans l'histoire comme "un crime d'État" en raison de l'implication de membres de services de sécurité de l'État. C'est en tout cas ce qu'ont écrit dans leur toute première réaction les chefs traditionnels de la Lekie, département d'origine du journaliste tué mais surtout un des verrous du pouvoir en place depuis le retour au multipartisme en 1990. Mais comme le dit mon confrère George Anicet Dougueli, c'est certainement perçu et finalement présente comme "une affaire d'État " en raison non seulement de cette implication de très hauts responsables des services secrets (DGRE) mais davantage des noms et proximités de certains suspects avec des barons du pouvoir camerounais. Et c'est ce qui décuple l'attention des observateurs d'ici et d'ailleurs.
Parce que bien qu'habitués à s'esquiver de toute manière de reddition des comptes (suites politiques, administratives voire judiciaire) du fait des actes graves de nombre de ses membres, le pouvoir camerounais, certes affaibli au plus haut niveau, a conscience qu'il joue sa survie autour de ce dossier qui ne concerne plus que ses adversaires politiques. C'est au cœur de ce qui est toujours apparu comme son glaxis notamment entre Yaoundé, Soa, Obala, Akono dans le Centre et des exécutants venus de cet extrême Nord considéré comme "la fille ainée" du renouveau. Ainsi que le Sud du patron de la Dgre Eko Eko, région d'origine du président Biya.
Le game est dur mais intéressant ein.