Opinions of Sunday, 16 July 2023

Auteur: Kand Owalski

Affaire Samy : voici pourquoi Carimo doit être arrêtée

Il brise enfin le silence Il brise enfin le silence

Sans pitié, Carimo doit être coupable dans l'affaire Samy Lenwr. C'est ce que pense Land Oswald dans une publication ce jour.

Je m'étais abstenu jusqu'ici de commenter le décès de ce jeune photographe et webcomédien. C'est que j'apprends à me priver d'opinion sur les affaires qui échappent à mon entendement. Pour autant, je ne me suis pas abstenu d'écouter l'opinion publique sur ce drame, depuis l'annonce du décès de Samy jusqu'à la publication de la vidéo de son accident.

Une partie de cette opinion, non des moindres, voudrait que CARIMO soit coupable de meurtre, qu'elle ait tué le jeune photographe. Et elle l'aurait fait tantôt pour faire prospérer ses affaires, tantôt pour faire prospérer celles de son époux qui serait, d'après cette opinion-là, un collecteur d'organes humains, lequel époux aurait été cocufié par sa femme avec Samy.

Ainsi, depuis la publication de la vidéo de l'accident, cette opinion qui pensait que Samy avait reçu plutôt des coups de poings, elle qui postulait qu'il avait été sacrifié au famla pour servir la prospérité des affaires de CARIMO, prétend que cette vidéo est un honteux montage, et qu'il n'y aurait jamais eu accident.

Pour cette opinion, en effet, il est plus simple de croire que CARIMO a effectivement tué ce jeune homme, plutôt qu'autre chose. Alors, il faut qu'elle soit coupable à tout prix, inutile de lui faire entendre raison, de lui parler de la possibilité d'une erreur médicale, etc.

De là, l'acharnement qui supporte un tel vœu au mépris de tous les éléments (avis de médecins, vidéo surveillance, attestation de l'auteure de l'accident...) démontrant la réalité de l'accident, me pousse à la question suivante : pourquoi faut-il que CARIMO soit coupable ?

La réponse est toute simple à mon sens : parce qu'elle donne à se voir comme riche dans un environnement gangrené par la misère. Il y'a encore quelque jour, elle partageait sur sa page des images d'une grosse Prado qu'elle avait offerte à sa maman. Elle a, comme bien de gens de sa génération, une tendance à se porter au firmament de la plénitude devant des yeux envieux et des estomacs affamés ; devant des hommes et de femmes qui ont parfois bossé dur sans recevoir de la vie la récompense qu'ils ou qu'elles mériteraient d'après leur point de vue ; devant des gens dont, finalement, les frustrations et les échecs, ont eu raison de leur foi dans le travail comme source d'un revenu sain.

Ces gens-là, du fait de leurs échecs, en sont venus à se demander comment les autres font pour réussir ? Comment en arrivent-ils/elles à glaner cet argent qu'ils/elles exhibent sur les réseaux sociaux chaque jour ? Ils ont probablement abouti à la conclusion que le secret de cet argent, s'il est réel, n'est rien d'autre que la sorcellerie. Voilà, je crois, pourquoi CARIMO doit être coupable d'avoir livré Samy au famla : pour que la société des misérables se sente soulagée du fardeau de ses frustrations.

Je crois que c'est pour donner un sens à nos échecs que nous voulons tant voir la sorcellerie derrière le succès des autres. Nous nous demandons sans cesse comment les autres font pour réussir, parfois si facilement, là où tant de sueur et de dévouement ne nous ont mené souvent qu'à l'échec. On aboutit à la conclusion qu'ils ont ''trempé''. Et, croyez-moi, bien de jeunes ont intégré des sectes pernicieuses seulement parce qu'ils avaient intégré que telles étaient les sources du succès de leurs proches, camarades, ami(e)s...

Je ne dis pas que la sorcellerie n'existe pas, je ne dis même pas que CARIMO n'est pas ''une sorcière '' ; je ne la connais pas. Et c'est bien pour ça aussi que je ne peux non plus lui attribuer une quelconque appartenance à un quelconque cercle ésotérique. Mais une opinion le fait déjà, et j'essaie juste de comprendre pourquoi cela est si important pour cette opinion que CARIMO soit coupable de sorcellerie dans l'affaire Samy.

Il en est, au demeurant, de cette femme comme de tous ceux qui se montrent riches sous des yeux frustrés et désespérés. Au collège, il m'arrivait de justifier mes échecs scolaires par les échecs des autres, et plus l'échec était collectif, mieux je me sentais dans le mien. Plus tard, j'avais compris que ce qui me faisait mal, ce n'était pas tant que j'échouais ; c'était que les autres réussissaient pendant que j'échouais.