Opinions of Friday, 8 July 2016

Auteur: camer.be

Affaire Yen Eyoum: Me Emmanuel Mbiam soupçonné de corruption

Copie du chèque perçu par le cabinet d’avocat de Me Emmanuel Mbiam Copie du chèque perçu par le cabinet d’avocat de Me Emmanuel Mbiam

L’avocat au barreau du Cameroun et député du RDPC (parti au pouvoir) dans la Vallée du Ntem aurait touché en 2001 plus de 300 millions de commission dans l’affaire du recouvrement des créances de l’Etat auprès de la SGBC alors que c’est Me Eyoum qui assistait l’Etat du Cameroun dans les différentes procédures en justice contre la banque depuis mars 1998.

354 850 510 F CFA. C’est le montant (voir copie du chèque) perçu par le cabinet d’avocat de Me Emmanuel Mbiam dans l’affaire qui a opposé l’Etat du Cameroun (liquidation ONCPB) à la Société générale de banques au Cameroun (SGBC). Ce paiement intervient au lendemain de l’accord d’arrangement à l’amiable signé le 3 avril 2001 entre l’Etat du Cameroun représenté par le ministre des Finances de l’époque Edouard Akame Mfoumou et la SGBC après des décisions de justice contre cette dernière.

Me Mbiam représentait le Minfi dans cet accord. Pourtant, c’est Me Lydienne Eyoum, régulièrement constituée dans cette affaire depuis le 6 mars 1998, qui a représenté le ministère des Finances en justice. Non seulement l’avocate franco-camerounaise a fait condamner la banque à reverser à l’Etat du Cameroun son dû aussi bien à la Cour d’Appel du Littoral qu’à la Cour suprême mais aussi a fait saisir les avoirs de la banque à la BEAC le 22 août 2000 pour la contraindre à libérer cette créance de l’Etat du Cameroun.

Honoraires Pourquoi au moment de l’arrangement à l’amiable du 3 avril 2001, Me Lydienne Eyoum a été mise à l’écart au profit de Me Emmanuel Mbiam ? Qu’est ce qui justifie ce paiement intervenu au lendemain de l’arrangement en question en faveur de Me Mbiam quand on sait que jusqu’en 2004, l’avocate française continuait de batailler pour le paiement de ses honoraires dans cette affaire (encore que d’après la balance des comptes et règlement d’honoraires du 1er août 2013, l’Etat lui reste redevable de 4.981.406.362 à titres d’honoraires dans d’autres procédures) ?

Ce montant perçu par Me Mbiam représente quoi ? Des honoraires ? Fixés par qui et sur la base de quels actes de palais posés quand et de quelle lettre de constitution datant de quand ? Des questions auxquelles Edouard Akame Mfoumou doit répondre en ce moment où l’opinion camerounaise ergote sur un prétendu détournement de deniers publics par Me Lydienne Eyoum qui, en réalité, ne tient pas la route. Nous y reviendrons !