Il ne se passe plus un jour sans qu'on entende plus un drame ou un cas de traumatisme dans nos établissements scolaires publics ou privés. Il ne se passe plus une seule semaine sans qu'on ne découvre dans les réseaux sociaux une vidéo virale qui montre des images ahurissantes, terrifiantes ou indignes.
Et pour cause, les établissements scolaires où nous envoyons désormais nos enfants ont été transformés par certains élèves d'un autre genre et d'un autre style en bases permanentes de danger pour notre progéniture. On se bien de questions sur ce qui peut justifier cette escalade de violence. Bien d'avis donneraient plusieurs raisons mais nous pointons en premier le doigt sur une part de responsabilité non accomplie par nous les parents.
En accompagnant nos enfants chaque matin à l'école, notre cœur bat. Le cœur bat si fort parce qu'on ne sait pas ce qu'on nous dira avant la fin de la journée. Ça devient redondant et nocif ce qui nous revient dans les quatre coins du pays. Tout peut arriver et on peut voir tout ce qui ce qui se passe partout facilité en cela par la vitesse des médias sociaux que la plupart ou les observateurs passifs utilisent pour créer le "buzz".
Oh non ! Pourquoi notre société est-elle en perte de vitesse ?
Les enfants ont-ils crée leur propre modèle de vie fondé sur la violence gratuite ? L'évolution scientifique et technologique rime-t-elle avec l'émergence des bouleversements sociaux ?
L'histoire nous apprend, d'après ce que nous raconte les aînés, que le milieu scolaire fut un cadre par excellence de formation de l'homme dans sa plénitude, qu'il était un lieu d'ambiance fraternelle, qu'il était l'espace le plus indiqué pour le brassage des cultures et des mentalités, qu'il était l'endroit idéal où se bâtissaient des relations filiales et amicales les plus sincères, solides, désintéressées et les plus durables.
D'ailleurs à suivre et à regarder certains reportages audiovisuel dans les différentes chaînes locales, on observe comment, depuis près qu'une vingtaine d'années des regroupements d'anciens élèves de différentes générations et de différents collèges et lycées de notoriété, avec ou sans internat, ont la fierté d'organiser des amicales pour des dons et autres, vivent avec extase et délectation la joie des retrouvailles dans leurs anciens espaces d'études et/ou de vie.
C'est d'ailleurs le lieu d'indiquer que ce fut aussi, au delà des études, le cadre de révélation de certaines prouesses, talents et compétences latents sur les plans sportifs, culturels, etc. Nous pouvons citer pêle-mêle le Collège Mazenaud de Ngaoundere, le College Catholique de Makak, le Collège Catholique de Mimetala... sans oublier le Mythique Collège de la Salle de Doumé ! Eh oui, s'agissant justement de ce dernier, nous avons pu éprouver par nous-même, avec envie et admiration, la nostalgie des anciens pensionnaires de ce grand moule de la science dans notre pays à la faveur d'une messe dite en hommage à l'un de ces dignes Pères Fondateurs, Père Ambroise pour ne pas le citer. Ce jour, en présence de très hautes personnalités de la République parmi lesquels d'ailleurs on pouvait aussi compter une bonne brochette parmi les anciens Lassalliens, on a vu des hommes et femmes à la vie accomplie fiers et nous avons suivi des témoignages et réminiscences émouvants. Cela est-il toujours possible aujourd'hui ? On peine à répondre par l'affirmative car le milieu scolaire est devenu un véritable ring. Un ring digne des spectacles offerts lors des parties du WWT où se tutoient avec des uppercuts époustouflants et parfois mortels.
Si dans les parties du WWT ce sont des boxeurs de profession qui rivalisent pour un gain financier énorme ou pour décrocher une ceinture à la fin, dans nos établissements scolaires, ce sont les élèves entre eux (filles comme garçons) ou alors élèves contre enseignants qui se mettent dans un théâtre d'exhibition sans façon.
La faute à qui ? Le premier doigt accusateur est pointé sur nous les parents qui semblont quelque peu avoir abandonné et sacrifié l'éducation de nos enfants sur l'autel de la quête de la pitance quotidienne. Oui ! Nos enfants n'ont plus toute l'attention et l'encadrement de proximité à la dimension de celui que nous avons bénéficié de nos parents dont on taxait parfois de "colon" ou "dictateur", ce qui leur valait souvent l'attribution des pseudonymes tels que "Dame de fer", "Adolphe Hitler", "Thatcher" et que sais-je encore.
Je pense qu'il faut revenir à ces moments et à cette méthode au lieu de tout confier au "chauffeur" et à la "nounou". Il faut bien prendre cette peine qui vaut la peine. Il faut revivifier ces pratiques anciennes fortement empreinte de vigilance et de rigueur au lieu de "gâter" les enfants avec des gadgets divers qui les détournent de l'essentiel qu'est l'école. Il faut reprendre avec les gestes les plus simples et banales, c'est-à-dire, fouiller le sac de l'enfant au départ et au retour de l'école. On pourrait des choses insoupçonnées et insoupçonnables. Il faut causer, échanger sans complexe et interroger l'enfant sur journée de classe. Il faut questionner l'enfant sur ses fréquentations et la qualité de ses amitiés à l'école et hors de l'école. Il faut redevenir le policier et le gendarme de l'enfant comme dans le bon vieux temps. "On ne change pas la méthode qui marche".
Nous semblons léguer aux encadreurs éducatifs, de par ce qui transparaît aujourd'hui, de lourds fardeaux qui nous ont déjà dépassé nous-mêmes pour venir critiquer ces derniers, très submergés qu'ils sont, par les tâches administratives et professionnelles.
En amont, c'est-à-dire à la maison, nous devons déjà avoir accompli au moins cinquante à soixante pour cent des tâches.
La jeunesse comme l'a dit Son Excellence Paul BIYA est le fer de lance de la Nation. À ce titre, son éducation et son encadrement doivent être une préoccupation de tous les instants. Ils ne doivent pas être abandonnés aux seuls enseignants. Les parents et les enseignants constituent ce qu'on appelle communément "la Communauté Éducative". Le retour à la sérénité est encore possible.