Opinions of Thursday, 2 July 2015
Auteur: Esther Ayissi
Le dauphin putatif est-il connu depuis que des affiches ont été apposées aux quatre coins de Yaoundé, où l’on voit le président de la République Paul Biya et, en arrière plan le ministre de la Défense Edgar Alain Mebe Ngo’o ?
Selon journal Diapason en kiosque cette semaine, la bataille pour la succession à la magistrature suprême se déporte sur le terrain de l’affichage public, à quelques jours de la venue de François Hollande le président de la République française au Cameroun.
Visibles à des endroits de la capitale comme le Mess des Officiers, l’échangeur simplifié du lieu-dit Combattant ou encore au quartier Bastos, des affiches nourrissent la polémique dans les milieux sécuritaires de Yaoundé depuis des semaines. Celles-ci laissent entendre deux choses : soit le ministre de la Défense ne cache plus ses ambitions d’occuper le fauteuil suprême d’Etoudi, soit le président lui-même a laissé passer cette affiche sous ses yeux, consentant tacitement à l’officialisation du dauphinat.
En l’absence de réactions officielles jusque-là, le journal interroge le Colonel Didier Badjeck, chef de la Cellule de Communication du Ministère de la Défense qui avoue « un sentiment de profonde déception de voir que certains médias n’ont rien d’autre à faire que d’alimenter des polémiques dont ils sont seuls à en démêler les contours, prenant en otage l’opinion nationale alors qu’ils ont un devoir d’excellence (…) Il vous serait peut-être loisible de consulter l’agence qui a commis cette pancarte et agi en toute liberté ».
Pour Henri Pascal Bolanga, directeur de publication du magazine « Hommage à la République » et responsable des affiches querellées, « le ministre de la Défense en arrière-fond de l’affiche occupe dans un médaillon une portion congrue sur le support en tant que chef de département d’un maillon du gouvernement que nous mettions en valeur. Dans le même contexte, nous aurions fait la même chose pour un autre département ».
Michel Michaut Moussala, le directeur de publication du journal Aurore Plus qui avait fait des gorges chaudes de cette campagne d’affichage, ne lâche pas prise : « Je présente les photos des affiches qui ont été posées et j’indique les lieux où elles sont implantées… Tout le monde peut aller se faire son opinion… Le texte d’à côté les accompagne simplement. On ne peut pas dire que c’est de la mauvaise foi, ce n’est pas anodin. D’ailleurs, nous allons y revenir dans la prochaine édition »…