Les cadres du MRC ont décidé de ne pas commenter l'actualité relative à la condamnation des militants du MRC à de lourdes peines de prison. Mais les activistes proches du parti ne se sentent pas concernés par cette décision prise par le directoire. Ainsi, dans une tribune publiée ce mardi, Arlette Framboise Doumbé Ding, donne son point de vue sur la condamnation de Bibou Nissack et Alain Fogue.


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"L'actualité sur la condamnation scandaleuse à 7 ans de prison de deux cadres du mouvement pour la renaissance du Cameroun m'emmène à publier de nouveau, alors que j'étais sensée profiter de mes congés après avoir fait mon dernier post de l'année.

Alors je publie aujourd'hui pour dire quoi ?

D'abord pour m'inquiéter de la tournure que prend la banalisation de l'injustice au Cameroun. Mais aussi pour m'étonner de ce que malgré la guerre ruineuse et particulièrement sanglante du Noso qui tire sa principale source dans la multiplication des injustices, le régime de Yaoundé ne semble pas avoir tiré des leçons pour l'avenir. Lui qui continue à instrumentaliser la justice à des fins de règlements de comptes politiques.

7 ans de prison pour Olivier Bibou Nissack qui à été arrêté à son domicile, séparé de force de son épouse et de sa famille … Puis condamné pour attroupement, révolution ou tentative de rébellion et autres nom d'oiseaux. Des chefs d'accusation fantasmagoriques qui ne peuvent en aucun cas reposer sur le moindre début de preuve, et qui de toutes les façons ne résistent à aucune analyse sérieuse.

C'est pratiquement le même scénario pour le Pr Alain Fogue qui n'a jamais tué une mouche ni cassé une fleur. Mais qui à été arrêté dans la rue alors qu'il se rendait chez le Pr Maurice Kamto . Et rien que pour cela il écope de 7 ans de prison, bien-sûr sous des chefs d'accusation imaginaires dont seuls les tyrans ont le secret.

Nous pouvons constater à l'analyse, que non seulement les mobiles qui ont conduit à la condamnation de ces deux cadres du mrc sont légers, pour ne pas dire ridicules ou imaginaires, en plus ces cadres ont été condamnés par un tribunal qui n'en a pas les compétences. Le tribunal militaire en l'occurrence. En laissant que le tribunal militaire juge des civils, le Cameroun comme tout État voyou à clairement violé les conventions et traitées internationaux qui veulent que seuls les militaires soient jugés par les tribunaux militaires. Les civiles n'y ont absolument rien à faire.

TUER LA CONCURRENCE POLITIQUE EST UN CLASSIQUE EN DICTATURE.

Au delà des singeries d'une justice Camerounaise aux ordres, ce qu'il faut comprendre dans cette affaire c'est la volonté du régime de tuer une concurrence politique rude que le RDPC n'a pas la capacité de tenir.

Les observateurs avertis de la scène politique Camerounaise savent que le régime Biya n'a jamais su s'adapter aux exigences élémentaires de la démocratie et que Paul Biya ne parle de la démocratie que de façon caricaturale. En réalité, il est horrifié par la saine concurrence politique. C'est pour cela que les libertés publiques sont réprimées au Cameroun, pour empêcher la libre expression des partis politiques de l'opposition.

Pourtant malgré ce contexte de répression qui vise à faire taire les concurrents politiques du parti au pouvoir, le MRC refusant la résignation à toujours su se mobiliser pour gagner du terrain et prouver sa popularité …. Toute chose qui gâche l'intention de Yaoundé de présenter le RDPC comme le seul parti populaire au Cameroun. Cela a poussé un moment les dirigeants Camerounais à envisager la dissolution pure et simple du MRC.

Il ne fait l'ombre d'aucun doute que la condamnation de Alain Fogue et de Olivier Bibou Nissack obéit à une logique politique : décapiter le MRC à défaut de le dissoudre. Tuer un concurrent politique gênant qu'on n'arrive pas à contrecarrer sur le terrain de la saine concurrence.

C'est la preuve une fois de plus que le régime Biya n'a jamais su s'adapter aux exigences élémentaires de la démocratie.

On ne peut pas tuer aussi lâchement la concurrence politique et parler en même temps de démocratie. Car la démocratie sans concurrence politique est insensée. Le régime Biya est un régime dictatorial qui tire constamment le Cameroun à la dérive des progrès démocratiques, loin des aspirations profondes de notre peuple. Un peuple qui aspire à la liberté et à la démocratie.

Ce que ce régime Biya doit savoir:

On peut dissoudre ou décapiter lâchement un parti politique concurrent. On peut emprisonner arbitrairement ses adversaires politiques comme de tradition au Cameroun. Mais jamais on ne peut ni dissoudre ni décapiter un combat juste . Notamment celui que mène Alain Fogue et Olivier Bibou Nissack pour la liberté , la justice et la démocratie au Cameroun.

Alain et Olivier vous n'êtes pas seuls face à ce verdict de la haine politique . Nous sommes avec vous. Nous vous aimons.

Votre lourde condamnation arbitraire vise à décourager la lutte pour le changement au Cameroun. Mais elle ne découragera personne. Au contraire, elle ne fait que renforcer la pertinence de la lutte pour la liberté, la justice et la démocratie au Cameroun. La lutte continue… Le peuple vaincra".