Peut-être que dans notre beau pays du « chacun pour soi », attendons-nous de voir cette crise du repli identitaire dans son pendant francophone, essaimer davantage et arborer le caractère plus tragique de la crise politico-identitaire anglophone qui bat son plein.
C’est à une belle et exaltante aventure de cette nature que je voudrais nous réinviter car je vois bien qu’une fois de plus dans l’histoire, nous nous trompons radicalement d’adversaire. Nous faisons le jeu trouble de ceux qui manipulent ces masses populaires de toutes nos tribus.
Des masses qui du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, ont le même statut et sont toutes victimes de cet ordre social injuste, inégalitaire et avilissant imposé par l’oligo-minorité qui les manipule à sa guise. Le combat à mener n’est pas celui du Douala contre le Bassa, du Beti contre le Bamiléké ou du Kotoko contre l’Arabe Shoa.
Le vrai combat, celui qui en vaut la peine et peut changer notre destin collectif est celui contre la ploutocratie néocoloniale et compradore de la majorité mais aussi de l’opposition, qui tient en esclavage les classes moyennes et la plèbe au sein du même système néo et endocolonial d’appauvrissement. C’est le combat de tous les pauvres contre la minorité des puissants et riches diversement corrompus !
Organisés subtilement à travers des dispositifs de solidarité politiques, administratifs, économiques, financiers, sociaux et philosophiques, ces puissants de toutes les tribus instrumentalisent les haines tribales et ethniques presque toujours à des fins politiques.
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Et c’est ainsi que moins de 1% de la plouto-élite politique locale, bien représentée dans les cénacles occultes des loges franc-maçonnes et rosicruciennes néocoloniales, manipule à des fins de conquête politique pour le compte de divers réseaux antagoniques, 99% des masses populaires dont la communauté de destin justifierait plutôt qu’elles se battent en faveur d’un de leurs semblables du point de vue de la condition sociale et culturelle.
Un de leurs semblables dont les origines ethniques ou régionales ne devrait pas primer sur sa condition sociale et ses convictions idéologiques ! Voilà ce qui s’appellerait solidarité intelligente, pertinente, cohérente, massive et bénéfique pour l’ensemble de la communauté nationale et non pour la gloire, finalement illusoire, d’une tribu. Les mêmes causes et le même type d’acteurs produisent toujours les mêmes résultats.