Opinions of Tuesday, 30 May 2023

Auteur: www.camerounweb.com

Alerte rouge : le Cameroun se dirige vers une guerre inévitable

Les guerres meurtrières dans le monde Les guerres meurtrières dans le monde

Il y a toujours eu des prétextes pour déclencher les guerres. Parfois les vraies raisons sont ailleurs. Le Cameroun dirigé par Paul Biya depuis 1982 est sur une pente glissante qui pourrait très vite l’amener vers une guerre si rien n’est fait, c’est selon le militant du MRC Claude Wilfried Ekanga à qui appartient le texte ci-dessous.

« Les mensonges aux longues jambes. J'adore la guerre. Cela peut paraître surprenant, mais j'aime beaucoup la guerre ; sauf que ce n'est pas la guerre en elle-même que j'aime, mais plutôt les leçons que nous enseignent les guerres qui ont gangrené le monde à travers l'histoire.

Je suis en effet convaincu que tous les conflits de la terre pourraient prendre fin si les hommes décidaient de mettre en pratique ces leçons-là. Car en principe, la plupart des bagarres entre nations (ou à l'intérieur d'une même nation) possèdent des points communs au niveau de leurs causes. Une sorte de schéma narratif qui se répète à chaque fois, comme un sort mystérieux.

Et pour comprendre à quoi je fais allusion, il suffit de se rappeler cette citation de l'homme politique britannique Philip Snowden datant de 1916 : "La vérité [...] c'est la première victime de la guerre". Cela signifie que tous les conflits que vous connaissez ont été bâtis sur du mensonge, ou du moins sur une grosse part de mensonge.

De tout temps, les guerres sont toujours nées de deux façons : soit une partie décide un matin d'accuser l'autre partie de fautes que celle-ci n'a jamais commises, et organise donc une agression sur la base de ces fausses accusations-là (exemple Allemagne-Pologne) soit une partie commet une faute contre l'autre partie pour lui nuire, mais se plaint ensuite d'avoir été agressée par celle-ci pour rien (exemple OTAN - Russie). C'est ce qu'on appelle la macro-échelle.

Morceaux choisis : Le 1er septembre 1939, Adolf Hitler décide de marcher sur la Pologne et d'annexer le pays. C'est le début de la deuxième guerre mondiale. Comme prétexte, il accuse la Pologne d'avoir saccagé une antenne radio située dans la ville de Gleiwitz (qui se trouvait à l'époque en territoire allemand).

Or en réalité, ce sont des soldats allemands (un contingent de 12 militaires) déguisés en Polonais qui ont mené l'opération (baptisée "opération Himmler"). Tout s'est passé la veille, le 31 août, et c'est le régime nazi lui-même qui a organisé la macabre manœuvre pour créer ce qu'on appelle un "casus belli" (prétexte d'agression). Le cerveau derrière étant le chef suprême de la police répressive, Heinrich Himmler.

Cet exemple nous permet d'embrayer sur un autre cas : l'incident du pont Marco Polo. Et je profite de l'occasion pour vous préciser que dans l'esprit des Chinois, la deuxième guerre mondiale a en réalité commencé deux ans plus tôt, en 1937. En effet, le 07 juillet, les soldats japonais stationnés aux alentours de ce pont dans la localité de Wanping (près de Pékin) pour s'entraîner, ont soudain accusé les Chinois d'avoir kidnappé, voire tué l'un des leurs.

Pourtant, le soldat en question était simplement allé se soulager pendant quelques heures chez une croqueuse de... enfin bref, vous avez compris. Quoiqu'il en soit, cet incident fut le casus belli utilisé par les Japonais pour envahir Pékin et soumettre la Chine, à partir du 28 juillet 1937.

Plus proche de nous, au Rwanda, le massacre de Bugesera de mars 1992 et qui a coûté la vie à plus de 300 personnes provient lui aussi d'un ignoble mensonge : le directeur de Radio Rwanda, Ferdinand Nahimana (l'homme qui créera un an plus tard la fameuse Radio Télévision Libre des Milles Collines) a laissé diffuser sur son antenne une propagande totalement inventée : la radio accuse en effet les Tutsis d'avoir dressé une liste de 20 personnalités Hutu à abattre.

Les Hutus sont alors appelés à la révolte et invités à opérer une "frappe préventive" contre leur ennemi ainsi proclamé. Chose qui, comme on peut le voir, ne tardera pas. Bugesera n'est d'ailleurs pas un cas isolé, puisque d'autres tueries de ce type sont enregistrées même moment à travers le pays. C'est ce qu'on peut appeler la micro-échelle. Et cette regrettable tragédie fut un prologue à l'affreux génocide qui surviendra en avril 1994 et emportera près d'un million de personnes.

Car un homme averti... C'est le même mode opératoire qui infecte et infeste aujourd'hui de plus en plus le paysage sociopolitique camerounais. Une opération massive de diabolisation tribalo-nazie est actuellement en cours au pays des Crevettes ; elle est orientée vers une frange de la population très précise, et seuls ses auteurs connaissent l'objectif réel qu'ils poursuivent au bout de cette entreprise.

Comme en Allemagne, au Japon et au Rwanda, les hommes du régime agissent en complices assidus et entretiennent cette météo démoniaque pour faire mûrir leur projet. Et une chose est sûre, au moment où les étincelles auront atteint le seuil critique d'embrasement, les mêmes activateurs de haine et d'imbécilisation collective se poseront en victimes innocentes, et ils tueront en premier pour soi-disant "se protéger".

Il est donc vital de se remémorer tous les précédents que le passé nous raconte, afin d'anticiper les catastrophes à venir. La phrase de Georges Santayana doit claironner dans vos oreilles comme une trompette incessante : "Celui qui ne se souvient pas de son passé est condamné à le revivre".

Pensez-vous que les Américains aient envahi le Vietnam dans les années 50 parce que Ho Chi Minh avait détruit les vaisseaux américains dans le golfe du Tonkin... ou que ceci ne fut qu'une grosse fable devant servir de prétexte ? Pensez-vous qu'Essomba porte la même paire de chaussures depuis 1900 à cause de "ces gens-là" ? Ou qu'il a juste besoin d'un exutoire pour évacuer ses frustrations nées du misérabilisme biyayiste ? ».