Au pays de Paul Biya, tout paraît immobile. Pourtant, de nouveaux visages émergent, parmi eux, Alice Nkom.
Elle est la première femme à avoir été admise au barreau camerounais. Avocate, entre autres, de Marafa Hamidou Yaya (condamné à vingt ans de prison fin mai), la native du Littoral se bat contre une « justice aux ordres » et pour un État de droit qu’elle juge menacé par le président Biya et par son ministre de la Justice, Laurent Esso (lire ci-contre), qui n’accepte même pas de la recevoir.
Poil à gratter du Tribunal criminel spécial et de la Cour suprême, lauréate de multiples prix pour la défense des droits de l’homme, Alice Nkom est également, à 71 ans, en première ligne dans le combat pour les droits des homosexuels au Cameroun. Son objectif : obtenir de la Cour suprême qu’elle déclare anticonstitutionnel l’article 347 bis, qui criminalise l’homosexualité. « Je veux y arriver avant de m’en aller », affirme-t-elle.