Jusque là, on aurait pu croire que vos envolées rhétoriques et écarts langagiers étaient mus par le calcul politicien bassement conjoncturel et vulgairement intéressé auquel le paysage politico-partisan camerounais nous a habitués depuis le retour du multipartisme (lui aussi payé par le sang de quelques uns).
– Votre sortie de vendredi dernier dans le cadre de l’émission » Décryptage » sur Vision4, eût égard à la légèreté de la posture, du discours et des arguments pour le moins tirés par les cheveux que vous nous avez donné à voir, j’en appelle à tout citoyen camerounais épris d’amour pour ses frères et soeurs par delà les balcans tribaux à se joindre à moi pour vous dire HALTE_MONSIEUR. VOUS VENEZ DE FRANCHIR LE RUBICON.
ET POUR CAUSE :
– En évoquant les années de braise, vous auriez dû commencer par rendre hommage à ces morts grâce à qui vous brandissez aujourd’hui le titre de président d’un parti politique…
– En banalisant et tribalisant le soulèvement populaire des jeunes en février 2008, vous auriez dû, par honnêteté intellectuelle, reconnaître que ces jeunes issus de toutes les tribus, sont morts en défendant la #de leur pays, Constitution qui fut d’ailleurs le principal acquis du dialogue d’apaisement et dont les dispositions intéressantes ne seront JAMAIS appliquées selon les règles de l’art.
Ces jeunes s’opposèrent farouchement, au prix de leurs vies, à ce qu’il convient aujourd’hui de qualifier de #roublardise_politicienne_du_siècle…
– Vous avez présenté la lutte de nos intrépides aïeux (étiquetés maquisards par l’occupant pour mieux les stigmatiser et justifier leur extermination) contre l’occupation coloniale comme une FAUTE, comme une TRAITRISE BASSA’A et BAMILÉKÉ qui selon vos dires freinerait le Cameroun jusqu’à ce jour.
Même Paul_Biya au nom de qui vous prétendez parler ne s’y serait pas risqué…
– Cher monsieur, vous venez d’écorcher vif une #blessure purulente, jamais cicatrisée que traîne douloureusement le subconscient collectif de TOUT le corps social camerounais (pas seulement BAMILÉKÉ et BASSA’A), de tout un peuple qui ne s’est pas encore remis de l’esclavage, de la #colonisation et de la guerre sanglante de décolonisation, épreuves au cours desquelles nous avons laissé sur le carreau des centaines de milliers de nos frères et soeurs.
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Me Momo Jean de Dieu
– Même le français François_Hollande lors de sa dernière visite au Cameroun en parla comme d’un passé_douloureux qu’il va falloir déclassifier, en parler afin qu’éclate la vérité, toute la vérité et rien que la vérité…
– Pendant que de rares témoins encore vivants ne demandent qu’à nous aider à revisiter cette tragédie nôtre, pendant que d’autres peuples revendiquent et obtiennent le pardon tout au moins symbolique des bourreaux d’hier, pardon exigé comme condition sine qua non pour faire notre deuil, apaiser les esprits errants des morts et, réconcilie les cœurs afin d’envisager l’avenir sereinement, débarrassés de ce mauvais Karma…
Pendant ce temps, vous, le désormais disciple_et_fils_de_paul_biya, vous nous développez une théorie pour le moins ubuesque qui fait de la victime le coupable…
Votre enthousiasme euphorique dont la soudaineté et la virulence n’ont d’égal que sa puérilité devraient tout au-moins nous servir de baromètre pour apprécier jusqu’où certains politicards contemporains camerounais sont prêts à aller dans l’instrumentalisation de l’épouvantail ethno-tribal pour se maintenir aux affaires ou mendier quelques strapontins.
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Vous avez brillamment fait mentir le principe qui est au fondement du concept de #Leader tel que nous l’avons appris tant à l’école des blancs que dans nos écoles traditionnelles.
Le leader porte la lumière, montre la voie, trace la trajectoire constructive, suggère au peuple, de par sa posture, les voies et moyens de révéler, de développer et de magnifier ENSEMBLE le génie qui sommeille en chacun et en chaque communauté.
Le leader montre au peuple comment la mise en commune de ses vertus individuelles constitue la #cheville_ouvrière d’une #socialisation réussie.
Tel est le type de leadership dont ont besoin ces #républiquettes à nous léguées par le colon, charcutées sans notre avis, mais devenues notre réalité existentielle à partir de laquelle nous seront condamnés à mettre à contribution notre inventivité pour structurer un ETAT_NATION duquel pourra ENFIN ÉCLORE UNE CITOYENNETÉ_TRANS_ETHNIQUE, à condition bien entendu d’accepter de nous élever au dessus de l’immédiateté bassement pouvoiriste et alimentaire.
Voilà l’idée que je me fais d’un leader. Il se trouve que vous en êtes à des années lumière…
Il se trouve que vous êtes le #contre_exemple, la tête de proue tristement célèbre de quelques esprits possédés et égarés qu’il ne faut surtout pas imiter.
Une telle sortie est à interdire aux moins de 18 ans, ces précieuses cires molles (nos enfants) dont nos avons la lourde responsabilité d’en faire des Hommes et Femmes parfaitement_socialisés.
Patriotiquement !