Opinions of Wednesday, 31 January 2018

Auteur: Michel Biem Tong

Ambazonie: la CRTV se substitue à la justice camerounaise

seul le chef de l’Etat peut extraire ces hommes et femmes du trou carcéral seul le chef de l’Etat peut extraire ces hommes et femmes du trou carcéral

La Crtv, radio et télévision d’Etat au Cameroun, a déjà condamné les 47 militants anglophones extradés récemment du Nigéria avant qu’ils ne soient jugés. Dans sa chronique diffusée ce mercredi matin dans Les Matinées de l’Information sur le Poste National, Jean Atangana (un vieux de la vieille) ne s’est pas empêché de qualifier ces personnes qui ne sont encore que des suspectes de « brigands », de « bandes de terroristes se réclamant du mouvement sécessionniste ». Jean Atangana qui semble être dans le secret de leur acte d’inculpation est même allé jusqu’à énoncer la peine qu’ils encourent et explorer les possibilités d’abandon de poursuite ou de grâce décidés par Paul Biya.

Comme pour dire que leur sort est entre les mains de l’inamovible, l’infaillible et le très saint roi à vie du Cameroun que Monsieur « Dimanche Midi » du début des années 2000 à la CRTV n’a pas manqué de magnifier au passage. Selon notre très chère CRTV, le verdict est donc désormais connu : peine de mort pour « terrorisme » ou d’emprisonnement en cas d’admission de « circonstances atténuantes » dont a parlé Jean Atangana. La justice militaire n’a qu’à aller se faire foutre avec ses histoires de « procès équitable », « présomption d’innocence », « droit de la défense ».

Selon notre chère CRTV, seul le chef de l’Etat peut extraire ces hommes et femmes du trou carcéral dans lequel ils ont été jetés vendredi dernier. Rappelons que la CRTV n’est que la voix de son maître qui n’est autre que le régime autocratique et criminel de Paul Biya. C’est pourquoi moi, Michel Biem Tong, je n’accepterai jamais de leçons de journalisme venant d’un journaliste de la CRTV me prodigue des leçons de journalisme, je dis bien jamais et pour rien au monde !