Le 17 janvier 2017, Emmanuel Sadi, alors Ministre de l'administration Territoriale va répéter de façon cynique l'erreur que fit en 2003, un certain Paul Bremer, désigné Proconsul américain en Irak après la chute de Saddam Hussein. Celui réussit l'exploit de mettre dans la clandestinité plus 300 milles Fedayins husseinites et l'on connait la suite: plus de 3000 gi's américains vont payer le prix des embuscades, des attentats, des enlèvements et des attaques planifiées.
Au début de la crise anglophone au Cameroun, le régime de Yaoundé va s'évertuer dans l'arrogance, la brutalité et le mépris, à nier le bien-fondé des revendications des populations du Nord-Ouest/Sud-Ouest(NOSO). Mais devant la détermination de ces populations à se faire entendre, le gouvernement camerounais va se raviser pour ouvrir enfin les négociations avec comme négociateur en chef désigné par le chef de l'État, une créature fidèle et disciplinée : le Professeur Fame Ndongo, Ministre de l'Enseignement Supérieur.
Seulement, celui-ci appréciant mal l'enjeu et dans un style propre à lui, teinté d'arrogance et de réflexes coloniaux de brutalité, va conduire tout droit le Cameroun dans le piège des sécessionnistes anglophones.
Alors, lorsqu'il arrive à Bamenda, tout fier et gonflé de condescendance, c'est pour transmettre aux syndicalistes anglophones réunis dans le Consortium des Sociétés Civiles Anglophones du Cameroun (CSCAC), les hautes instructions du chef de l'État. Le "dialogue" n'aura finalement pas lieu car le Ministre est venu transmettre les instructions du Chef de l'État tandis que les anglophones sont venus parler de tout, y compris du fédéralisme qui est un tabou pour le régime de Yaoundé.
Bien plus Fame Ndongo ne tardera pas à conduire le Cameroun dans le piège des sécessionnistes anglophones ; car à la première difficulté que va constituer la montée des enchères que les anglophones font de leurs revendications qui, à l'espace de quelques jours vont passer de 7 points à 11 puis à 21, le ministre va facilement craquer devant cette épreuve de nerfs et sans ménagement, il va tout simplement suspendre la participation du Gouvernement camerounais aux négociations et tous les interlocuteurs notamment le leader du CSCAC, l'avocat Agbor Mballa sont arrêtés et embastillés à Yaoundé après un arrêté d'Emmanuel Sadi qui a dissout le CSCAC: le Cameroun est désormais pris dans le piège que lui a tendu les sécessionnistes de l'État rêvé d'Ambazonie.
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Cette erreur monumentale aura plusieurs conséquences directes. Elle va discréditer l'aile modérée et fédéraliste de la crise qui croyait possible un dialogue avec Yaoundé et qui est désormais décapitée, donnant ainsi raison à l'aile radicale sécessionniste qui, depuis des années, appelle à un conflit armé, clamant qu'il est impossible d'avoir un dialogue franc et sérieux avec le régime autiste de Yaoundé.
Désormais, le Cameroun a choisi sa stratégie dans le conflit anglophone. Au lieu de jouer de cette technique qui a fait ses preuves en tout temps et qui consiste à épuiser l'interlocuteur en traînant dans les négociations et de gagner en temps, il a choisi <