Opinions of Thursday, 20 July 2017

Auteur: Jean Michel Nintcheu

André Mama Fouda accusé de ‘crime’ contre le gouvernement

4500 kits d'hémodialyse ont été réceptionné le 11 juillet dernier 4500 kits d'hémodialyse ont été réceptionné le 11 juillet dernier

Depuis plus d'un an, les patients atteints d'insuffisance rénale vivent un drame indescriptible et insoutenable à cause de l'absence des kits d'hémodialyse dans les différents centres hospitaliers du pays.

Cette rupture est non justifiable et non défendable si l'on se réfère aux subventions accordées par l'État aux établissements et autres organismes publics au titre de l'exercice 2017. Pour ce qui concerne les centres d'hémodialyse, l'État du Cameroun a prévu une enveloppe budgétaire globale de 3,8 milliards de Fcfa répartie ainsi qu'il suit:

- Centre d'hemodialyse du CHU: 400 millions Fcfa

- Centre régional d'hemodialyse de Bafoussam: 200 millions Fcfa

- Centre régional d'hemodialyse de Bamenda: 300 millions Fcfa

- Centre régional d'hemodialyse de Bertoua: 200 millions Fcfa
- Centre régional d'hemodialyse de Garoua: 300 millions Fcfa

- Centre régional d'hemodialyse de Maroua: 300 millions Fcfa

- Centre régional d'hemodialyse de N'gaoundere: 200 millions Fcfa

- Centre régional d'hemodialyse d'Ebolowa: 200 millions Fcfa

- Service Hemodialyse de Douala: 700 millions Fcfa

- Service Hemodialyse de Yaounde: 700 millions Fcfa.

Sur la base de ce qu'un kit d'hemodialyse coûte en moyenne 40.000 Fcfa, ce montant global de 3,8 milliards Fcfa aurait pu permettre à l'État de faire l'acquisition de 95.000 kits d'hemodialyse.

Il est inadmissible, alors qu'on est en plein second semestre de l'année budgétaire, que les kits d'hemodialyse ne soient pas toujours disponibles dans nos hôpitaux. Dans un pays qui a le moindre respect pour les vies humaines, l'insuffisance rénale - qui est une maladie extrêmement grave qui nécessite des interventions hebdomadaires urgentes et permanentes - fait partie des dépenses prioritaires de l'État en début d'exercice.

Je condamne avec la dernière énergie ce CRIME D'ÉTAT perpétré par le gouvernement camerounais qui, à travers cet acte récurrent de mauvaise gouvernance, a manifestement planifié la mort par étouffement et par vagues successives de nos compatriotes atteints d'insuffisance rénale.
J'ai une pensée profonde pour les morts enregistrés du fait de cette cruauté gouvernementale.

Mes pensées vont également à l'endroit de ceux qui ont jusqu'ici eu la force surhumaine de résister à ce calvaire extrêmement douloureux imposé par des irresponsables qui nous gouvernent, notamment le ministre de la santé publique dont on sait que les espèces sonnantes et trébuchantes découvertes dans son plafond auraient pu contribuer à supporter la quasi-totalité des frais d'acquisition des kits d'hémodialyse nécessaires dans tout le pays. Je réitère qu'il s'agit d'un CRIME D'ÉTAT.

En plus de démissionner ou d'être démissionnés, les responsables de ce CRIME D'ÉTAT doivent être poursuivis devant les juridictions compétentes.
RIEN, absolument RIEN ne vaut une vie humaine dans un État de droit. La santé du citoyen est un droit fondamental contenu dans la Constitution et inscrit dans les différentes Chartes et Conventions internationales ratifiées par l'État du Cameroun.

Fait à Douala le 19 juillet 2017.