Opinions of Tuesday, 13 August 2024

Auteur: Arol Ketch

Archives du Cameroun: comment le nationaliste Martin Singap a été assassiné

Martin Singap Martin Singap

L'écrivain camerounais Arol Ketch a dans une publication, dévoilé le récit du garde du corps de Martin Singap sur les derniers instants de la vie de ce dernier.


"Martin Singap est un nationaliste camerounais, c’était le chef d’état-major de l’Armée de libération nationale du Kamerun (ALNK) dont la devise était « Vaincre ou Mourir ». L’Algérie et le Cameroun ont obtenu leur indépendance dans le sang.

En 1957, à la suite du début des massacres de l’armée Française en pays bamiléké, Le jeune Martin Singap abandonne l'école et met sur pieds la SNDK (sinistre de la défense nationale du Kamerun).

Il a moins de 25 ans. Radical et intransigeant, il est porté à la tête de L'ALNK (armée de libération nationale du Kamerun) dont il deviendra chef d’Etat-major en 1960.

Il se démarque par sa bravoure, sa valeur militaire et son impressionnant sens de la stratégie. Il est craint et à la fois respecté par ses ennemis ; le haut commandement militaire français comme on pourra le lire dans les archives.

Ce jeune garçon commande des milliers de troupes, coordonne des attaques et embuscades.

Singap est tué dans un refuge à Bapa dans la Région Ouest du Cameroun, le 8 septembre 1961. Son garde du corps qui a survécu à l’embuscade fatale a raconté ce qui s’était passé sur une feuille d’écolier qui a été retrouvé dans les archives de Jacques Foccart.

À cette étape du récit, le garde du corps tente de porter Singap, déjà blessé à trois reprises, au moment où les deux hommes subissent une nouvelle offensive : « La menace recommence: quelle est cette malchance ?

Quel est ce mauvais jour ? Je me trouvais déjà dans un cas de nécessiteux et en dépit de la menace j’essayais de répondre balles contre balles et nous voici dans la troisième embuscade où il n’y eut plus moyen de soulever pieds et son dernier soupir fut la gloire des ennemis. Ces derniers ennemis réussirent à surprendre mon chef d’état-major sous perte de beaucoup des généreux Professeurs sans compter les néants d’alentours. Il me lança comme ses dernières paroles : “Aurevoir Mon Fils Confiance et courage” et sa dernière bénédiction dans l’armée fut sa main droite, qu’il souleva en l’air pour bénir les quatre coins d’Afrique où il dit “L’Afrique libre”. »