Le journaliste HENRY ONANNA explique les dessous de la crise en cours à l’Assemblée nationale
Le président de l’Assemblée nationale veut imposer la société Nsia pourtant éliminée du marché relatif à l’assurance maladie, pour offre administrative non conforme par la commission de passation des marchés et sa sous-commission d’analyse.
Au sein de la chambre basse du parlement, il y a un véritable malaise, depuis quelques semaines. D’après des indiscrétions, le secrétaire générale de l’auguste chambre dont la signature a été suspendue, n’est pas en accord avec le directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale, le nommé Boubakar Abdourahim, au sujet de la société d’assurance Nsia. Dans une correspondance du 13 décembre 2021, à la haute attention du président de l’Assemblée nationale, au sujet de l’attribution de l’assurance maladie de la Chambre basse du parlement, le Sg Gaston Komba précise que « la société Nsia Assurance a été éliminé pour offre administrative non conforme ». Le Sg de l’Assemblée nationale, rappelle que cette compagnie a présenté des « insuffisantes importantes lors de l’exécution des précédents contrats créant un mécontentement réel des députés et du personnel ».
Dans l’entourage du Sg de l’Assemblée nationale, certaines langues soutiennent que le directeur de cabinet aurait entrepris d’imposer la société Nsia à la Chambre basse après avoir perçu 100 millions de Fcfa, malgré les plaintes de certains élus de la nation. Ces dessous de table auraient poussé l’homme de Cavaye à obtenir la tête de Gaston Komba et imposer la filiale d’une société ivoirienne. On comprend pourquoi, après la suspension de signature au Sg Gaston Komba, le président de l’Assemblée nationale a donné 24h à ses collaborateurs pour confier les affaires à Abdoulaye Daouda. Le Pan a ordonné l’installation en urgence d’Abdoulaye Daouda, magistrat de 4è grade originaire du Mayo Louti, désigné Sg par intérim le 28 janvier 2022. Cavaye Yéguié Djibril a surtout demandé de veiller à ce que tous les documents administratifs et financiers soient remis au Sg par intérim. La société Atlantique Assurances est aujourd’hui sans voix. Le 8 février dernier, elle a saisi le vice-président de l’Assemblée nationale pour dénoncer la réattribution du marché relatif à l’assurance maladie. Comme elle, beaucoup à l’hémicycle, peinent à comprendre comment l’auguste chambre veut à tout prix imposer une société d’assurance comme Nsia, alors qu’il y a une autre notamment Chanas Assurance partenaire de l’Etat et dont l’expertise est connue de tous ?
«Comment une institution publique peut-elle prendre l'argent du contribuable et le confier à une société étrangère au détriment d'une société nationale ? » s’interroge un député. Car la réalité est que Nsia et Atlantique Cameroun sont des filiales de deux sociétés ivoiriennes. Alors que de nombreux députés s’attendent à ce que l’Assemblée nationale choisisse une société dans laquelle l’Etat est actionnaire (à l’instar de Chanas Assurance) l’Assemblée nationale va curieuse jeter son dévolu sur une compagnie qui traîne une sulfureuse réputation. Aujourd’hui en proie aux querelles internes, la Chambre basse est décidément un Etat dans un Etat. Le Pan dont la reconduction au poste avait alimenté moult commentaires et réactions controversées au sein de l’opinion publique semble perdre la main dans la gestion de cette chambre. Certains collaborateurs et proches qui lorgnent son fauteuil font feu de tout bois pour l’induire en erreur. C’est ainsi que des communiqués et autres nominations sont soumises à sa signature pour démontrer son incapacité à gouverner.