Opinions of Friday, 24 July 2015

Auteur: Nana Paul Sabin

Attentats: Les astuces de Boko Haram

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Comment les terroristes ont nargué les pouvoirs publics de Maroua. Dans les années 90 pendant que le Cameroun et le Nigeria faisaient la guerre pour le contrôle de la péninsule de Bakassi, Paul Biya, le chef de l’Etat camerounais et chef suprême des armées, avait coutume de dire à ses généraux qu’il fallait faire attention à la diversion suscitée par l’ennemi.

Pour le cas des attentats suicides survenus hier après midi à Maroua, les terroristes ont parfaitement manié l’arme de la diversion pour réussir leur coup. D’abord, les insurgés ont mis les forces de défense et de sécurité sur une fausse piste en faisant courir la rumeur il y a près de deux semaines, qu’ils allaient commettre les attentats le vendredi 17 juillet 2015, le jour de la fête du Ramadan, au Marché central de Maroua.

En prévision, les pouvoirs publics avaient naturellement mis le Marché central de Maroua sous très haute surveillance deux jours avant le jour, J. Et jusqu’à ce que les hommes en tenue s’en aillent au lendemain de la fête du Ramanda, les terroristes n’avaient pas mis leur menace à exécution. Ils sont finalement passés à l’acte cinq jours après.

Ironie du sort, les membres supposés de Boko Haram se sont fait exploser alors que Midjiyawa Bakary, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord venait de boucler ce même mercredi dans la ville de Maroua, une réunion de sécurité spécialement élargie aux chefs traditionnels de toutes les contrées de la région de l’Extrême-nord, même les plus reculées.

En outre, une source sécuritaire a fait savoir que dans la matinée de ce même mercredi 22 juillet 2015, certains prévenus, membres de Boko Haram, la secte islamiste d’origine nigériane, avaient écopé dans un Tribunal de la ville capitale, des condamnations allant de 22 ans d'emprisonnement à la prison à vie…

Ainsi, il est clair que les insurgés qui sont en perte de vitesse sur le territoire camerounais grâce à la bravoure de nos forces de défense, ont adopté une nouvelle tactique. Désormais, pour contrer l’ennemi, les Camerounais du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, sont appelés à adopter ce que les géostratéges ont appelé la défense populaire qui a pour arme : vigilance et collaboration avec les forces de sécurité !