Et si le traitement médiatique des attentats qui ont secoué la ville de Maroua, dans le nord du Cameroun, donnait raison à ceux qui, pour des raisons différentes, ont dénoncé le Charlisme, le « #JeSuisCharlie » de janvier dernier ?
Rappelez-vous. En janvier dernier, la capitale a été secouée par deux événements, l’un, abusivement appelé attentat, en réalité une vendetta contre Charlie Hebdo dirigée par des musulmans qui protestaient contre les caricatures du prophète Mahomet, et l’autre, une prise d’otages, attentat antisémite, dans la supérette Hypercasher de la Porte de Vincennes.
Suite à ces événements, le pays s’était massivement mobilisé en faveur de la liberté d’expression (et non pas en restriction de celle-ci…) et le gouvernement avaient alors habilement joué de la confusion que certains tentent d’imposer entre la France (le pays) et la République (le régime) pour faire admettre l’idée que nous étions Tous Charlie.
Quelques voix s’étaient bien élevées çà ou là pour dire qu’elles n’étaient pas Charlie, notamment chez certains « jeunes de banlieue », mais une impressionnante coalition gauche/droite politiciens/journalistes s’était chargée du rappel à l’ordre. Et gare à ceux qui, pour une quelconque raison, se sentaient « Charlie Coulibaly ».
L’heure n’était ni à la provocation, ni aux blagues de mauvais goût. Et tant pis si les journalistes et dessinateurs de Charlie Hebdo détestaient, pour diverses raisons là encore, les institutions qui les soutenaient alors, de Manuel Valls au Nasdaq.
Par la suite, les actes terroristes n’ont pas cessé. Il y a eu Copenhague en février 2015 et d’autres encore.