Opinions of Wednesday, 12 April 2023

Auteur: Martin Camus MIMB

'Attrape moi comme Nkainsa attrape ballon'

Nkainsa était un sacré personnage dans l’esprit de tous les supporters de Fédéral du Noun Nkainsa était un sacré personnage dans l’esprit de tous les supporters de Fédéral du Noun

« Attrape moi comme Nkainsa attrape ballon ». La légende raconte que cette phrase avait été prononcée par une jeune fille Bamoun, qui voulait expliquer à son partenaire comment la prendre pour qu’elle se sente bien. C’est peut-être une légende, mais l’homme que vous voyez en photo, était un sacré personnage dans l’esprit de tous les supporters de Fédéral du Noun.

Il représentait la terreur et la sécurité. Ses supporters avaient fini par comprendre que son amour pour Fédéral l’avait rendu excessif. C’est quand un match finissait sans que Nkainsa ait pourchassé pour le bastonner un attaquant qui lui a mis un but , ou son propre coéquipier par qui le but est rentré, qu’on trouvait cela étrange et anormal. Parce que à chaque match, il avait une bastonnade à administrer à quelqu’un, joueur ou officiel.

Le match qui a définitivement plombé la carrière de cette armoire à glace, presque infranchissable, était un match de Coupe du Cameroun contre Union de DOUALA. Non content des décisions de l’arbitre, il le roua copieusement de coups. Et très peu de personnes étaient capables de l’approcher quand il rentrait dans cette transe de colère.

Et pendant qu’il bastonnait l’arbitre, il se rend compte qu’un jeune journaliste, du nom de Adolphe Papy Doumbe, le prend en photo pour immortaliser la scène. Il laisse l’arbitre et engage une course poursuite avec le journaliste. Il sera suspendu un an de toutes les compétitions.

Mais c’est lorsque Fédéral affrontait Dynamo de DOUALA que la tension était extrême. Son alter ego Tchobang avait quasiment le même caractère et les deux pendant 90 minutes, se lançaient chamailleries et menaces. Il n’a pas fait la carrière qu’il méritait. Parce qu’il était très fort. Il ne supportait surtout pas l’injustice, parce qu’il faut reconnaître qu’à l’époque, les arbitres s’autorisaient beaucoup de choses pour soutenir les clubs des grandes villes. Nkainsa avait décidé d’être le justicier des clubs de l’arrière pays.

En posant la question hier si quelqu’un le connaissait, j’étais loin d’imaginer qu’un de ses enfants Arouna Nsangounkainsa, mettrait cette photo à ma disposition. Merci. Dans le musée des grands gardiens de but du Cameroun, il mérite une stèle. M