Opinions of Monday, 15 August 2016

Auteur: Maylis Haegel

Au Cameroun, je me sens chez moi

La ville de Yaoundé La ville de Yaoundé

La première fois que Philippe Poulleau découvre le Cameroun en 1999, il se dit tout de suite : « Je suis chez moi ici ». Il y retourne en 2003 pour s’y installer grâce à une opportunité de travail. À 48 ans, il est aujourd’hui directeur financier à Douala, la capitale économique du pays.

Lorsqu’il parle de sa passion du continent africain, on sent à quel point Philippe Poulleau sait qu’il a pris la bonne décision. « Tant que je peux y rester, j’y resterai », dit-il, annonçant la couleur. Cela fait déjà treize années qu’il habite sur le continent, et il ne changerait pour rien au monde. « En tant qu’expatrié, c’est vrai qu’on a des conditions privilégiées. On ne vit pas la même vie que des Camerounais, on est comme dans un cocon de sûreté », explique-t-il. C’est à Douala, la capitale économique du pays, qu’il a désormais sa vie.

Marié avec Virginie, une Camerounaise, et papa de trois enfants métisses Keelann, dix ans, et les jumeaux Maxence et Bérénice, 6 ans, Philippe jongle entre son travail de directeur financier, et sa passion du sport : le rugby. Avec des amis, il s’occupe d’une association qui organise des entraînements et des petits matchs de rugby. Ils ont notamment invité des grands rugbymen français à venir s’entraîner avec eux. Sa vie de tous les jours, « c’est finalement un peu la vie qu’on pourrait avoir à Chalon, dit-il, c’est une vie de province. » Le week-end, ils se font de temps en temps des petites virées à la plage. Au choix, plage de sable blanc à Kribi, ou plage de sable noir à Limbé. Même si la plupart de ses amis sont souvent des expatriés, il côtoie des Camerounais grâce à sa femme Virginie.

« Avoir un pied sur les deux continents »

S’il adore sa vie au Cameroun, « un pays qui regorge de richesse intellectuelle », selon ses dires, Philippe n’oublie pas d’où il vient : « Je reste très attaché à ma région d’origine où mes parents résident et où je prends plaisir à revenir tous les ans, dans notre maison à 6 km de Chalon, » raconte-t-il. Ce fier Saône-et-Loirien affirme même consulter, chaque soir, l’application du JSL sur son téléphone, « pour prendre les nouvelles du village, comme on dit au Cameroun ».

D’ailleurs, « l’emblème de la Bourgogne estampille l’arrière de ma voiture par un autocollant qui ne s’est jamais décollé malgré les intempéries », confesse-t-il. Car dans ce pays au climat équatorial, à la saison des pluies, « l’eau ruisselle des jours durant ». Ses projets pour la suite ? « Je n’ai pas d’autre ambition que de rester là où je suis. Je veux continuer à avoir un pied sur les deux continents, pour mes enfants et pour moi-même ».