Opinions of Thursday, 24 March 2016

Auteur: fr.africatime.com

Au Cameroun, l'hôpital est le miroir de ce qui se passe au pays

Hôpitaux délabrés, manque de moyens en personnel, en équipements et en médicaments, corruption, favoritisme, caractérisent le système médical camerounais. Mais la négligence est aussi la cause de décès évitables. Etre ministre de la santé au Cameroun c’est comme avoir une épée de Damoclès par-dessus la tête. Car les hôpitaux sont plus malades que les patients qui s’y rendent. Ils sont sous-équipés mais aussi il y a du laisser-aller.

L’image actuelle de nos hôpitaux est très pathétique. On dirait des prisons à ciel ouvert. On peut dire sans risque de se tromper que les hôpitaux ne répondent pas aux attentes des Camerounais. Tout porte à le croire, vu le nombre de patients qui s’y présentent sans voir l’ombre d’un personnel soignant.

On peut ajouter à cela, le manque de considération notoire envers les patients dans des situations d’urgence, une attitude fréquente dont la conséquence la plus grave est la perte de vies humaines.

Faut-il le rappeler pourtant que s’engager dans la politique et diriger une nation, c’est d’abord et avant tout savoir gérer l’argent public pour que la population accède aux services publics, y compris les soins sanitaires de qualité? Il ne s’agit point de profiter de l’argent public pour se faire voir, et combler ainsi beaucoup plus le besoin de paraître de son ego que les besoins vitaux de la population qui meurent dans la misère avec un record africain voir mondial de taux de mortalité maternelle et infantile : C’est cela la réalité au Cameroun.

Pour les Camerounais les plus défavorisés qui n’ont pas les moyens de filer des billets doux pour le portefeuille du personnel soignant (du médecin aux infirmiers, sages-femmes et autres auxiliaires de santé), les hôpitaux publics du pays sont des mouroirs.

Tant qu’une équipe de politiciens et politiciennes, éclairés, patriotes et réellement désireux d’œuvrer pour l’intérêt supérieur de la Nation n’arrive un jour pas au pouvoir, la situation dans les hôpitaux publics continueront à se détériorer, tout comme la qualité des soins, et comme les tenants du pouvoir, au moindre malaise ou accidents, sont évacués en dehors du pays, l’état désastreux, humiliant, dégradant et honteux des hôpitaux du pays, ne les concerne pas. Ils n’y vont pas tout comme leurs familles.