Maahlox groupe de musique urbaine camerounaise avait sonné l’hallali dans son morceau provoquant. Oui Ca sort comme Ça sort pointant du doigt le yoyo tarifaire du prix de la bouteille de bière. Les révoltés du micro demandaient à toute berzingue. ! La bière c’est combien ici La bière c’est combien ici 700, 800 900, 1000 F… Vous avez peur ! Augmentez les prix on va toujours boire.
La prose du groupe de rap trop facilement négligé parce que jugée ordurière ou indécente mérite un détour car elle parle du réel, elle est en prise directe avec le vécu du peuple. Miroir révoltant ou virevoltant de la société on a ici une de quoi alimenter plusieurs rangées de bibliothèque d’études sociologiques et comportement dans nos universités.
Là où règne la consommation de masse va se développer l’industrialisation de la production pour les masses au mépris des conséquences sociétales que n’a guère le temps de regarder l’économie capitaliste. Petite Guinness Castel, Mutzig pour les musiciens Smirnoff pour les filles, 33 Pour les francs-maçons Kitoko pour les forts, Vous croyez qu’on a peur ? Augmentez le prix, MOUF on va toujours boire… souvent l’économie marchande n’est pas à une contradiction prête. On autorise la fabrication à profusion et on interdit la vente à profusion aller donc y comprendre quelque chose.
Oui on va toujours boire, dit le jeune Maahlox et puis se hasarde avec un petit clash … Monsieur le Commissaire vous n’avez rien compris du problème des Kamer… Ici on n’a pas faim on a soif déclame l’effronté qui tance les forces de l’ordre en leur disant… N’envoyez plus vos éléments pour nous fermer les bars… Vous voulez sceller les bars, mais vous vous croyez où…Beaucoup avant vous ont essayé, aboyé mais ils ont fini par comprendre qu’au Kamer, quand on a soif on est prêt à tout. On est prêt, on est prêt…Augmentez les prix on va toujours boire… Changer les bouteilles on va toujours boire.
Coupez la lumière on va toujours boire… Changez même les noms des bières on va toujours boire… oui les magnats de la brassicole ont leur thuriféraire et directeurs marketing sortis tout droit des couveuses de HEC Paris et autres Essec de Douala avec pour unique ambition démunir les pauvres hères de leur dernier « kolo » plié en deux ou cassé quand l’autre magnat de l’industrie du tabac a prélevé sa dîme oui la clope se vend au bâton .
Vous n’avez pas oublié que Bastos est toujours jeune mais vos poumons eux ne resteront pas jeunes très longtemps qu’à cela ne tienne les volutes accompagnent les gorgeons de liqueur alcoolisée. Edoudoua préfère sa bière non glacée d’autres bien glacée.
D’un cote du bar les dreadlooks de l’autre les gansta rap. Tiken Jah Fakoly crache sa haine dans une vielle enceinte basse à la peau déchiré. Do you remember the days of slavery ! Un assoiffé lance c’est le titre fétiche de Winston Rodney le king je veux dire Burning spear les gars ! le rastaquouère il fait l’unanimité et gagne sa Kadji beer… do you remember the days of slavery ! And they use us and they work us so hard !
Une industrie est prospère quand elle rencontre son marché. Tout le continent vit sous la pression des deux géants que sont le sud-africain Sab Miller et le français Castel. Plus de 400 millions d’hectolitres sortent de leurs brasseries.
Beaucoup de nouveaux concurrents ont essayé de se faire une place dans ce secteur, leur témérité s’est soldée dans le meilleur des cas soldé par un rachat de leurs marques par les mastodontes. On a vu sur le sol camerounais les produits de la marque SIAC d’ Alphonse Bibehe rentrer dans l’empire Castel dénommé chez nous SABC ou plus populairement les brasseries du Cameroun, le leader sans concurrent à sa taille de l’industrie brassicole camerounaise. L’industrialisation hyper poussée des chaines de fabrications dans les usines des grands brasseurs africains est très souvent présentée comme un véritable levier de succès pour la production de qualité aux meilleurs coûts.
Chez nous au Cameroun Guiness a apporté une diversification importante de l’offre sur le marché brassicole avec des produits de très forte identité e succès n’empêche pas encore les Brasseries du Cameroun de se tailler la part du lion du marché local entre 70 et 75% certaines années plus de 75% et cela depuis toujours. 3 à 4 millions d’hectolitres écoulés par an pour les stars du comptoir que sont Castel Beer, Mützig, et 33 Export qui sont toujours en tête des ventes et constituent le tiercé des préférences camerounaises.