Près d'un an après la découverte du corps de Martinez Zogo, tout porte à croire que la justice n'est pas ce qui préoccupe aussi bien la justice militaire en charge du dossier que les membres de l'appareil de l'Etat qui gravitent autour de cette affaire.
Les batailles de clan en perspective de la succession de Paul Biya ont fini par plomber la procedure judiciaire qui avance à pas de tortue. D'un côté le clan dit Nanga (Ngoh Ngoh) qui, à travers cette affaire, essaye de neutraliser le clan dit Bulu (auquel appartiennent les suspects dans cette affaire).
De l'autre, le dernier clan essaye autant que faire se peut non seulement d'éclabousser le premier, mais aussi de sauver un de ses membres, l'homme d'affaires et principal suspect Jean Pierre Amougou Belinga, qui menace de livrer tous les membres de son clan mafieux s'il n'est pas libéré.
Avec l'affaire Zogo, le pouvoir Biya est au bord de l'implosion. Pourtant, des suspects ont été interpellés pour assassinat d'un journaliste. Des membres des services secrets, en tête desquels le chef des opérations, sont sous main de justice. Tout ce beau monde a avoué avoir filé, kidnappé, torturé et laissé le chef de chaîne d'Amplitude FM pour mort.
Si la justice était le maître mot dans cette affaire, les juges auraient cherché à connaître qui sont leur commanditaires de tout ce beau monde, relevé les listings de leurs appels téléphoniques, simples comme WhatsApp. Ceci en quelques semaines seulement. Mais hélas ! Ne soyons pas surpris d'apprendre que les suspects en détention ont été acquittés pour faits non établis, faute de preuves suffisantes. Ainsi va la justice made in Cameroon.