Opinions of Monday, 16 October 2017

Auteur: Ludovic Amara

Ayuk Julius Tabe, le président sans république

Ayuk Julius Tabe, « chairman du conseil gouvernemental du Southern Cameroon ». Ayuk Julius Tabe, « chairman du conseil gouvernemental du Southern Cameroon ».

C’est un bien curieux personnage qui a débarqué le 17 septembre dernier à l’aéroport de Washington aux Etats-unis. Ayuk Julius Tabe, « chairman du conseil gouvernemental du Southern Cameroon » cumulativement avec ses fonctions de « président de la République d’Ambazonie » – Etat chimérique sensée naître de la réunion des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest -, a été accueilli par des sympathisants qui lui donne du « Son Excellence ».

Après le bouquet de fleurs, le « président de l’Ambazonie » va prendre place dans une limousine flanquée de fanions aux couleurs de son pays. Direction, New York où il espère prendre la parole à la tribune de l’Onu, à la faveur de la 72ème Assemblée générale de cette organisation. Sauf que sur la First Avenue, le long de l’East River, siège des Nations unies, aucune bannière étoilée représentant la « République d’Ambazonie » ne flotte.

Mais Ayuk Julius Tabe est de ceux qui prennent leur rôle très au sérieux et le chairman du gouvernement fantôme de cette République tout aussi fantôme, va tout de même prendre la parole… dans une rue de New York. Ceci, après le discours du président Paul Biya à la tribune de l’Onu. Dans son bagou devant ses partisans, il va dénoncer « la complicité des Nations unies » avec le gouvernement camerounais contre son peuple.

Celui qui écume les chancelleries à travers le monde en quête de reconnaissance, est un ancien d’Eneo, la société de production et de distribution de l’énergie électrique. L’ingénieur informaticien qui a effectué la majeure partie de ses études à l’étranger, a été l’un des directeurs régionaux de cette entreprise. Ayuk Julius Tabe dirige sa république à travers des vidéos postées sur le net.