Y a des jours où, parfois, les extraterrestres de la nouvelle planète nommée Cameroun qu'on vient de découvrir dans la Voie Lactée vous ahurissent. Ils ont vu, l'autre jour, Azombo, traîner à la guérite d'Étoudi, vers le palais qu'il convoite depuis tantôt. Et ça les étonne ! Les petits bonhommes verts en rigolaient comme seuls savent rire les extraterrestres de ce qu'ils trouvent bizarre : que les humains marchent sur deux pieds.

On m'a dit ça : Azombo a nga zombo. (Paraît même qu'on a chanté ça). C'est l'histoire d'un type qui n'a eu que des malheurs. Il voulait nous soigner du covid-19. Il nous a fait cotiser. Mais les ordinateurs ont tous fait un bug. Il est allé en prison avec un pote de coeur. Quand icelui est mort, c'est lui seul qu'on a interdit d'assister à ses obsèques. And the song goes : Azombo-é, Azombo... (Azombo-zombo-zombo), Azombo-é Azombo...

Azombo voulait devenir Bulu. (C'est, parait-il, un raccourci pour habiter au palais d'Étoudi). Il n'en a eu que le surnom. Azombo et les siens sont entrés dans une tontine et ont cotisé pour les autres. Et quand est venu le tour de bouffer, Azombo était de ceux qui n'ont rien eu. Vous connaissez tous la chanson d'Azombo. Quoi devrait vous surprendre dans Azombo traînant par Étoudi : qu'il aille déposer du courrier ? Eh ballots : c'est un courrier présidentiel !

Faut expliquer tout à ces ignares. L'adjectif qualificatif qualifie le nom. Présidentiel, c'est pour courrier. Une fois élu président, on écrit un courrier de président et on le porte à un président qui n'est pas élu. Ça ne devrait pas poser de problème, puisque le président pas élu à qui l'élu porte le courrier présidentiel, (l'adjectif qualifiant le nom), n'est pas là. C'est même, si vous savez voir, un spectaculaire coup de com politique : qu'un président élu porte du courrier à un président non élu qui n'est pas là. On verra bien ce qui peut interdire à l'adjectif qualificatif de qualifier et le courrier, d'être présidentiel...

Les calomniateurs d'Azombo qui sentent des relents de sardine ici et de pisse par-là ont des gros nez. Azombo n'a jamais mangé de sardine de sa vie. (L'est pas comme ce gros balourd de Fo'o Dzakeutonpoug qui les croque à toutes les sauces, sans surveiller son poids et qui - ça, je confirme, parce que j'ai vu ça chez Lily - aime ça dans du piment). Il ne mange pas de sardine surtout sans tête. Vous voyez un type droit comme une aiguille comme ça Ministre Déréglé ? De quelle planète venez-vous ?

Azombo et son courrier présidentiels - il y a un accord grammatical ici - traînaient à Étoudi quand Lopaire Mossigo, sorti des bruits (et du village) n'était pas là. Vous voyez bien qu'on se tient au courant des affaires de la République ! Au fait, l'était où, l'autre-là ? Aux États-Unis en passant par la Suisse ? Je n'en crois rien. Et la BAS (de l'autre) est restée là-bas : c'est-à-dire aussi tranquille ? Peut-être ne cherchait-elle pas à troubler l'importante mission d'État que constitue la remise d'un courrier présidentiel à un président non élu (qui n'était pas là). Un spectaculaire coup de com : faut toujours préciser.

Les choses d'Azombo - ça doit être dans le courrier présidentiel - sont en tous cas des trucs importants dont il ne faut pas parler n'importe comment. Il y aura une communication (présidentielle elle aussi) qui suivra celle effectuée par Jean Waffo du parti du village. C'est lui qui nous a informés du caractère spectaculaire du coup de com que constitue la remise du courrier (je précise bien présidentiel pour qu'aucun doute ne subsiste sur le côté élu du porteur du courrier et non-élu de son récepteur). Nous sommes dans une planète où on ne respecte plus rien.

Et l'on ne sent pas les odeurs où il faut les sentir.
D'où sortent ces bougres qui vous sentent de la sardine et de la pisse partout ?
Merde !